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"Moins de Marocains aux Pays-Bas": Geert Wilders fait face à une volée de critiques sans précédent

Le député anti-islam néerlandais Geert Wilders faisait face jeudi à une vague de protestations sans précédent après avoir promis à ses partisans qu'il ferait en sorte qu'il y ait "moins de Marocains" aux Pays-Bas.

Des centaines de plaintes ont été déposées jeudi contre M. Wilders et un des députés de son Parti pour la Liberté (PVV) a quitté le groupe parlementaire au lendemain de ces déclarations. "Le PVV est sur une pente glissante", a soutenu le député Roland van Vliet dans une lettre à Geert Wilders annonçant sa démission. "Il était temps pour moi d'avoir un examen de conscience au sujet de ce qui se passe avec le PVV", a soutenu M. Van Vliet: "votre déclaration d'hier au sujet de la communauté marocaine m'a amené à quitter le PVV et siéger en indépendant au parlement".

Nombreuses plaintes

Le parquet a pour sa part indiqué avoir reçu plus de 100 plaintes et signalé que plus de 500 personnes ont accusé M. Wilders de discrimination via le site internet de la police. Une page Facebook intitulée "Je porte plainte contre Wilders" avait accumulé plus de 48.000 mentions "J'aime" jeudi soir. Le plus grand groupement de Marocains des Pays-Bas avait indiqué jeudi matin qu'il allait porter plainte contre M. Wilders.

"Wilders est allé trop loin cette fois"

Mercredi soir à La Haye, à la suite d'élections municipales ayant vu son parti terminer second dans cette ville, Geert Wilders avait harangué ses partisans, leur demandant s'il voulaient "plus ou moins de Marocains dans votre ville et aux Pays-Bas". "Moins! Moins! ", ont scandé les partisans, ce à quoi Geert Wilders a répondu: "nous allons nous en charger".

Le Parti pour la Liberté (PVV) de Geert Wilders se présentait mercredi dans deux villes des Pays-Bas: il a terminé premier à Almere, ville-dortoir à l'est d'Amsterdam, et second à La Haye, où siège le gouvernement. "Nous pensons qu'en visant un groupe particulier, Wilders est allé trop loin cette fois", a soutenu Habib El Kaddouri, un responsable de la Fondation pour les néerlando-marocains, se référant au procès dans lequel M. Wilders avait été acquitté en 2011 d'incitation à la haine. Les juges avaient estimé que le député ne pouvait pas être condamné car ses critiques étaient dirigées contre l'Islam, une religion, et non contre un groupe ethnique.

"Un mauvais goût dans la bouche"

La télévision privée néerlandaise RTL a pris publiquement position pour la première fois en 25 ans, le rédacteur en chef adjoint Pieter Klein assurant dans une lettre ouverte que Geert Wilders avait "vraiment dépassé les limites" et devrait en avoir honte. Le rédacteur en chef de la radio BNR Sjors Fröelich a pour sa part indiqué comprendre maintenant les comparaisons entre Adolf Hitler et Geert Wilders, soutenant que ce dernier savait exactement ce qu'il faisait et souhaite faire l'objet d'un procès.

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a lui aussi critiqué Geert Wilders, affirmant que ces propos "laissent un mauvais goût dans la bouche": "il a encore été trop loin".

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