Accueil Actu

L’Europe recale le financement du tram liégeois: "On y travaillait depuis cinq ans"

"Une chose est certaine: quelle que soit la technique utilisée, il n'y aura pas d'autre solution qu'un maintien du projet de tram au coeur de la métropole liégeoise", a réagi le bourgmestre de la Ville de Liège Willy Demeyer après qu'Eurostat, l'organisme européen de surveillance des normes comptables des pouvoirs locaux, a recalé le mécanisme de financement du projet de tram à Liège.

Selon Eurostat, la dépense de 380 millions d'euros projetée dans le partenariat public-privé (PPP) devrait être inscrite en une fois dans le budget régional, rapporte la RTBF, sur la base d'un avis parvenu jeudi à la SRWT, la Société régionale wallonne du transport. Les pouvoirs locaux en Belgique contestent depuis plusieurs mois cette obligation d'imputer des dépenses d'investissement en une fois, comme le réclament les nouvelles règles comptables européennes pour ce type de montage. "Nous avons pris connaissance de la prise de position d'Eurostat à l'égard du mécanisme wallon de financement du tram à Liege. Des premiers contacts entrepris cet après-midi, nous savons- et nous les en remercions d'avance- que les autorités politiques et administratives wallonnes mettront tout en oeuvre pour répondre positivement aux objections émises par cet organisme européen. Une chose est certaine: quelle que soit la technique utilisée, il n'y aura pas d'autre solution qu'un maintien du projet de tram au coeur de la Métropole liégeoise pour lequel la Wallonie, la SRWT et la Ville travaillent de concert et d'arrache-pied depuis plusieurs années", ont assuré Willy Demeyer et le Premier échevin et échevin de la Mobilité Michel Firket.


"C’est une réelle surprise"

"Nous avions soumis le dossier à l'Institut des Comptes nationaux (ICN), qui l'avait ensuite transmis à Eurostat. On s'attendait à un retour positif", affirme Jean-Marc Vandenbroucke, pour qui l'avis négatif d'Eurostat constitue "une réelle surprise".

"Nous travaillons sur ce dossier depuis cinq ans, vous vous doutez bien que nous nous étions entourés des meilleurs experts. Il faut désormais analyser la situation, voir le degré d'importance des différents éléments soulevés. Est-ce que tout ce qu'Eurostat indique est rédhibitoire ? Nous allons essayer de prendre contact avec eux", a-t-il ajouté. Mobiliege "est tout aussi surpris que nous", selon lui.


"La signature en avril est devenue illusoire"

La signature définitive pour l'attribution du marché était normalement prévue en avril. Mobiliege avait alors 42 mois pour réaliser les travaux, ce qui augurait une mise en service pour l'automne 2018. "Vu le contexte actuel, une signature en avril est devenue illusoire. C'est clair qu'il y aura un décalage avec ce qui était prévu", déplore M. Vandenbroucke.
Par ailleurs, des travaux préparatoires au tram sont en cours de réalisation depuis février dernier. Dont coût à charge de la Région wallonne et de la SRWT: 15 millions d'euros. Ce budget avait été extrait des tâches initialement prévues par le partenariat public-privé.

À la une