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Le président turc Recep Tayyip Erdogan a versé des larmes dimanche lors des obsèques d'un compagnon de route, tué avec son fils lors de la tentative de coup d'Etat, selon des images retransmises en direct par la télévision. Peu après, lors d'un discours, il a tenu des propos très durs notamment concernant la possibilité de rétablir la peine de mort, abolie en Turquie depuis 2004, afin de punir ceux qui fomenteraient des coups d'Etat.
Le chef de l'Etat turc, qui contrôle généralement ses émotions, n'a pu retenir ses larmes alors qu'il prononçait dans une mosquée de la rive asiatique d'Istanbul l'éloge funèbre de son ami, le publicitaire turc Erol Olçak, tué avec son fils de 16 ans par des putschistes.
A l'assistance nombreuse qui criait "Allah akbar", le président Erdogan a répondu: "Erol était un vieil ami à moi". Submergé par l'émotion, il a ajouté: "Je ne peux plus parler. Condoléances à notre pays", avant de verser des larmes.
L'homme politique décédé avait suivi Erdogan lors de son ascension politique
D'après les médias turcs, Erol Olçak, directeur de campagne du Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan et son fils ont été abattus dans la nuit de vendredi à samedi alors qu'ils manifestaient contre les putschistes sur le pont du Bosphore à Istanbul.
M. Olçak avait rencontré en 1993 M. Erdogan, l'accompagnant ensuite dans son ascension politique. Ils avaient alors commencé à travailler ensemble. Il a dirigé les campagnes électorales de l'AKP, parti dont il avait trouvé le nom, selon les médias turcs.
Par la suite, il a évoqué la possibilité de rétablir la peine de mort
Mais peu après, le chef de l'Etat s'en prenait de nouveau à sa bête noire, Fethullah Gülen, qu'il a accusé d'être l'instigateur du putsch avorté. De plus, le président a évoqué un possible rétablissement de la peine capitale en Turquie, abolie en 2004 dans le cadre de la candidature d'adhésion d'Ankara à l'Union européenne, afin de lutter contre le "virus" factieux. "Nous entendons cette demande qui est la vôtre", a répondu le chef de l'Etat à des sympathisants qui réclamaient l'exécution des putschistes. "Je pense que notre gouvernement va en discuter avec l'opposition et qu'une décision sera sans aucun doute prise", a-t-il ajouté dans un discours à Istanbul.