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Ils veulent faire du whisky et des pâtes... avec de l'épeautre wallon: voici l'idée de neuf entrepreneurs et scientifiques wallons

Neuf acteurs économiques et scientifiques wallons collaborent à la mise en place d'une filière autour de l'épeautre ("Wallep") qui permettra, à court terme, de valoriser davantage en Wallonie cette céréale particulièrement bien adaptée aux terroirs du sud du pays.

Le ministre wallon de l'Agriculture, Willy Borsus, a visité mardi, sous un soleil éclatant, les parcelles du CRA-W à Gembloux, où sont actuellement testés 22 types d'épeautre. "L'objectif est de sélectionner les meilleures variétés qui allient performances agronomiques et aptitudes à la transformation", résume Marc Lateur, chercheur au Centre wallon de recherches agronomiques (CRA-W). "Wallep" a été labellisé par le gouvernement wallon, sous l'égide du pôle de compétitivité Wagralim, et associe six entreprises (Meurens Natural, les Moulins de Statte, Pastificio della mamma, Puratos, Walagri et la distillerie Radermacher) et trois acteurs de recherche (Celabor, CRA-W, Meurice Recherche & Développement).

Après la première étape du choix des variétés d'épeautre, qui se termine actuellement, vient le temps des tests et des mises au point des recettes, avec l'objectif de commercialiser des produits à base d'épeautre wallon au plus tard d'ici deux ans. Sont évoqués du levain prêt à l'emploi (en poudre) pour les boulangers, de la farine, du whisky à l'épeautre, des pâtes sèches...

L'épeautre, une histoire bien wallonne

La Wallonie est une terre d'épeautre depuis la nuit des temps. Le "blé des Gaulois" est en effet particulièrement bien adapté aux terres wallonnes, et est cultivable dans le Condroz, en Famenne et même en Ardenne. Mais actuellement, l'épeautre wallon est principalement voué à l'alimentation animale ou à la transformation à l'étranger.

Les objectifs de la démarche

L'épeautre destiné à l'alimentation humaine est majoritairement importé d'Italie. Or, le consommateur est de plus en plus friand de produits à la fois sains et locaux. La mise en place de la filière "Wallep" contribuera donc à créer de la valeur ajoutée en Wallonie et à rendre le système alimentaire régional plus résilient et durable, l'épeautre étant plus résistant et moins exigeant en engrais et autres pesticides que d'autres céréales.

Un autre objectif est de stabiliser les prix de l'épeautre, qui ont un petit peu trop tendance à faire les montagnes russes (les prix peuvent aller de 90 à 600 euros la tonne d'une saison à l'autre). Des prix de ventes fixes et équitables seront proposés dès 2022 aux agriculteurs qui participeront à la filière. "Wallep" ambitionne une production de 6.000 tonnes d'épeautre par an dès 2022 et la création de 35 emplois directs.

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