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Au moins on ne se casse plus la tête avec les calculs de conversion. Mais globalement un euro en toute petite forme, ce n’est pas terrible. On est bien loin de son record. Il y a tout juste 14 ans, avec 1 euro vous aviez 1,60 dollar. Aujourd’hui, vous avez 1,02 dollar. La parité exacte ne serait plus qu’une question de jours.
"Un taux de change normal, c’est-à-dire celui qui me donnerait l’impression d‘avoir le même pouvoir d’achat en zone euro et aux Etats-Unis est plutôt situé aux alentours de 1,25-1,30. Donc, on voit à quel point l’euro est faible pour le moment", indique Philippe Ledent, économiste chez ING.
Une dégringolade depuis un an
Depuis un an, l’évolution de l’euro s’apparente à une dégringolade. Une bonne nouvelle pour les Américains qui voyagent en Europe. Pour le même prix, ils s’offrent 25 à 30% de plus qu’il y a un an ou deux. A priori, c’est une bonne nouvelle aussi pour les entreprises belges qui exportent et se font payer en dollars sauf qu’elles, comme nous tous d’ailleurs, sont tenues par le pétrole.
Un euro très très faible, c’est plutôt une mauvaise nouvelle
"Avec un euro très faible, cette énergie libellée en dollar nous coûte très cher, que ce soit pour vous et moi, consommateurs, que ce soit pour de très nombreuses entreprises, que ce soit en ce compris pour les entreprises exportatrices qui consomment aussi de l’énergie. Finalement, un euro très très faible, c’est plutôt une mauvaise nouvelle", explique l’économiste.
L’avenir reste flou. Beaucoup d’éléments entrent en compte : les taux d’intérêts, la psychologie des investisseurs, le commerce international. D’ici quelques jours, la Banque centrale européenne devrait relever les taux d’intérêt de quoi renforcer quelque peu l’euro.
A quand la fin du tunnel ?
Mais à quand la fin du tunnel ? "Il y a tellement de mauvaises nouvelles à intégrer dans le cours actuel de l’euro que cela ne peut presque ne pas être pire et qu’à un moment il va commencer à y avoir des mauvaises nouvelles également pour le dollar, ce qui va à ce moment-là renforcer l’euro. C’est forcément une question de patience à partir du moment où ce taux de change d’équilibre est à 1,25-1,30, on sait qu’on va à un moment y retourner", assure Philippe Ledent.
Une question de patience : les économistes tablent sur un an ou deux.