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Nos politiques ont-ils réagi correctement à la hausse des prix de l'énergie?

Le montant des factures d'énergie n'arrête pas d'augmenter et on s'interroge par rapport au comportement de nos gouvernements dans cette crise. Pourquoi a-t-on l’impression que nos politiques tardent et agissent mollement face à cette hausse des prix des factures ?

Ce n’est pas une impression: les politiques ont été lents à l’envolée des prix de l'énergie. La situation était alarmante dès la fin de l’été pour les familles précarisées et ils n'ont répondu qu'à la fin de l’automne. La situation a empiré et a commencé à étrangler les classes moyennes dès l’automne avec les acomptes en hausse vertigineuse et ils n'ont répondu, mollement, qu'en février.

Sept partis autour de la table, c'est un record pour un gouvernement fédéral en Belgique. Ce qui peut expliquer cette lenteur dans le déclenchement des aides, ce sont les intérêts divergents des partis, les caisses qui sont vides et même un relent communautaire.

Quelles sont les aides qui ont été octroyées?

Une aide en deux temps du gouvernement fédéral. Un premier plan ciblé sur les familles précarisées à l’automne : l'élargissement du tarif à social à 20% des ménages et un chèque de réduction de 80 euros sur les factures.

Le second plan d’aide, c’était il y a deux semaines : la TVA sur l’électricité ramenée provisoirement à 6%, la réduction de 100 euros pour chaque ménage sur sa facture et le tarif social élargi prolongé.

Alors, pourquoi dit-on que les politiques ont agi mollement ?

Parce que ces aides ne sont pas à la hauteur de la hausse des prix de l’énergie. Le budget des ménages prend l’eau de la cave au premier étage et les politiques offrent des serpillières.

Il n'y a eu aucune aide pour le gaz, le mazout, ou les carburants à la pompe. Officiellement, faire des rabais sur le gaz aurait avantagé les familles flamandes, les faire sur le mazout de chauffage aurait avantagé les Belges francophones. Le communautaire s’est à nouveau invité dans la négociation politique.

Vous me direz, si c’était ça le problème, on aurait pu consentir à des rabais et sur le gaz et sur le mazout de chauffage.

Et comme les aides covid ont vidé les caisses de l’Etat, le gouvernement ne s’attaque pas non plus aux prix à la pompe, malgré une proposition du ministre fédéral des Finances, Vincent Van Peteghem (CD&V), sur la table depuis novembre.

Que font les régions sur ce dossier?

Jusqu’ici, pas grand-chose. Au gouvernement wallon, le ministre de l’Énergie Philippe Henry a manifesté sa volonté de faire un geste pour les classes moyennes il y a deux semaines. Mais il n’obtiendra pas de budget supplémentaire pour le faire et jusqu’ici, les discussions n’ont pas réellement démarré au sein du gouvernement.

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