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Christophe accuse la police de violences en marge de la manifestation, alors qu'il sortait de chez lui: "J'ai reçu des coups de matraque au visage"

En marge de la manifestation contre les mesures sanitaires, de violents affrontements ont eu lieu entre policiers et casseurs. Ces violences se sont déplacées en dehors du parc du Cinquantenaire, dans les quartiers alentours. Un habitant de Woluwe porte plainte contre la police ce lundi. Des images montrent son arrestation violente. Il explique qu'il était sorti de chez lui pour aller chercher sa compagne effrayée par les affrontements. Attention, certaines images peuvent choquer.

Une nouvelle manifestation contre les mesures sanitaires a eu lieu dimanche à Bruxelles. Malgré le mesures prises pour éviter les débordements, des casseurs ont affronté la police en marge de la manifestation. Quelque 230 personnes ont été interpellées, 3 policiers et 12 manifestants ont été emmenés à l'hôpital.

Parmi les blessés, Christophe (prénom d'emprunt). Ce dernier a décidé de porter plainte contre la police. Il nous raconte qu'il s'est retrouvé bien malgré lui au milieu des affrontements. Ce jeune homme de 28 ans vit en colocation dans une avenue de Woluwe-Saint-Lambert, à quelques rues du Cinquantenaire où se terminait la manifestation. "Des policiers m'ont foncé dessus et m'ont tabassé à sang. Alors que je n'avais rien à voir avec cette manifestation... Une erreur… Sans doute", nous a-t-il écrit via le bouton orange Alertez-nous.

Je reçois des coups de matraque au visage

Vers 17h20, alors qu'il passait un dimanche tranquille, il explique que Lucie, sa petite amie, l'a appelé, paniquée. Elle était partie faire quelques courses dans le quartier mais lorsqu'elle est sortie du supermarché, des casseurs courraient dans la rue, poursuivis par la police. Raison pour laquelle Christophe est descendu de chez lui : il aurait voulu aller la chercher et la ramener en sécurité à la maison.

Mais à peine sorti de chez lui, les choses tournent mal. "4 policiers m'ont chargé. Deux m'ont tabassé à coups de matraque. J'essaye de leur expliquer la situation mais ils ne m'écoutent pas", raconte le jeune homme. "Je reçois des coups de matraque au visage, je reçois des coups au corps, au visage, aussi avec les poings. Je me protégeais le visage et ils me disaient 'Retourne-toi'", ajoute le jeune homme.

En sang et au sol, Christophe n'a pas compris ce qui est arrivé. Et le cauchemar ne s'arrête pas là puisqu'il raconte avoir été embarqué dans un combi de police qui sillonne alors les alentours du parc Georges Henri pendant plus d'une heure.

"Ferme ta gue*** ou je te cogne"

"Lorsque j'essaye de leur expliquer qu'il y a erreur, on me répond 'Ferme ta gue*** ou je te cogne'", raconte le jeune homme. Il se retrouve logé à la même enseigne que les casseurs de la manifestation. "Ils se marrent, provoquent la police, et moi je suis en sang et j'ai rien à voir là-dedans".

Conduit à la caserne d'Etterbeek, Christophe rapporte qu'il s'est retrouvé dans une cellule avec une vingtaine de casseurs. Il tente une nouvelle fois de défendre sa cause et un policier lui explique qu'il ne peut rien faire, que sa présence dans les locaux de la police peut durer 12 heures.

Mais Christophe ne se sent pas bien : ouvert à la tête, il a perdu beaucoup de sang et est au bord de l'évanouissement. "J'ai demandé à partir pour me faire soigner. Un 'gentil policier' qui m'a entendu insiste pour que quelqu'un vienne me chercher et m'emmène aux urgences", explique-t-il.

Une plainte pour que les policiers soient sanctionnés

Sa plaie au niveau de la tête lui vaut quelques points de suture. Il souffre aussi de contusions et douleurs au niveau de l'oreille, du dos et des genoux. Une plainte a été déposée ce matin.

Une vidéo des faits circule sur les réseaux sociaux. Alors Christophe tient à prendre ses distances avec ceux qui la diffusent en écrivant "Regardez ce qu'on nous fait" : "J'ai pas envie d'être associé à des antivax, lance Christophe. Je n'ai rien à voir avec cette manifestation. Je ne suis pas antivax, j'ai eu mes 3 doses, et ma copine est pharmacienne".

Ce qu'il souhaite, et c'est la raison pour laquelle il dépose plainte, c'est dénoncer les violences policières : "Moi je veux qu'ils soient sanctionnés". Selon lui, le problème ne vient pas de sa neutralisation mais des conditions de celle-ci : "Là où ça ne va pas c'est qu'en fait, ils ne se sont pas contentés de me neutraliser : ils m'ont pris, ils m'ont mis à terre, ils m'ont tabassé alors que je ne me défendais même pas".

Le bourgmestre de Woluwe-Saint-Lambert Olivier Maingain a demandé qu'une enquête soit lancée. Il est actuellement dans l'attente d'une réponse. 

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