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Vingt ans après son dessaisissement du dossier Dutroux, le juge Connerotte se confie

C'est un témoignage exclusif RTL INFO: celui du juge Connerotte. C'est lui qui avait dirigé l'enquête Dutroux pendant deux mois, avant d'être dessaisi par la justice. Vingt ans après les faits, et pour la première fois, il revient sur cette affaire. Dominique Demoulin et Julie Nettens l'ont interrogé.

Depuis vingt ans, Jean-Marc Connerotte cultive son jardin secret. Aujourd'hui, il accepte enfin de revenir sur ce maudit souper spaghetti qui l'a écarté du dossier Dutroux. C'était en août 1996. Ce souper devait célébrer la libération de Sabine et Laetitia. "Je ne devais pas y aller. Si c'était à refaire je n'y aurais jamais été évidemment", confie l'ancien juge d'instruction de Neufchâteau.

Jean-Marc Connerotte est dessaisi du dossier en octobre. C'est un coup de tonnerre dans l'enquête, mais aussi un terrible revers personnel. "Je ne pesais plus que 57 ou 58 kilos après mon dessaisissement. Oui on a envie de tout plaquer, de prendre sa pension... Mais enfin, ça passe", explique Jean-Marc Connerotte.


"Nul ne pouvait penser à l'existence d'un tel diable"

La mise à l'écart du juge a-t-elle modifié le cours de l'enquête? Jean-Marc Connerotte ne le croit pas. Le dossier Dutroux était corrompu, dit-il, dès le début. "Le diable était dans ce dossier bien avant que l'affaire n'explose et n'éclate à Neufchâteau. Nul ne pouvait penser à l'existence d'un tel diable et surtout à sa nature", déclare Me Connerotte avec émotion.


Pouvait-on sauver Julie et Mélissa?

Les gendarmes connaissent Marc Dutroux, ils le surveillent, mais ils cachent aux différents juges d'instruction des informations capitales. "On aurait pu les sauver, Julie et Mélissa?", demande Dominique Demoulin à Jean-Marc Connerotte. "C'est une question très délicate. Mais c'est un fait, que la juge d'instruction a été mise dans l'impossibilité de travailler d'une façon professionnelle, comme elle aurait pu et comme elle l'aurait fait. Alors les conséquences, là...", confie-t-il.


"Il y a un avant et un après"

Depuis un an, Jean-Marc Connerotte profite de sa retraite pour lire, voyager, et continuer à entretenir quelques coins secrets. L'affaire Dutroux occupe encore souvent ses pensées, confesse-t-il. Trop souvent. "Pour moi il y aura un avant et un après, mais je n'en dis pas d'avantage. Voilà", conclut-il.

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