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La polémique enfle: des mails de Théo Francken (N-VA) révélés par la presse

Nouvelle polémique ce matin dans Sudpresse concernant le secrétaire d'Etat N-VA Théo Francken. Leader du groupe VNV, frange dure de la N-VA et qui s'inspire dans le nom et dans les méthodes de groupes de collaborateurs de la 2e Guerre mondiale. Le style des mails envoyés par Franken est ironique, mais martial.

Le cdH a à son tour réclamé mercredi la démission du secrétaire d'Etat à l'Asile et à l'Immigration, Theo Francken (N-VA), après la révélation par la presse du fait qu'il organisait des réunions d'extrême-droite pour le compte d'un groupe portant le nom VNV - une claire référence au Vlaams Nationaal Verbond, ce parti qui avait collaboré avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale et qui prône la fin de la Belgique.

Menace de mort

Les quotidiens du groupe Sudpresse publient des courriels envoyés en 2007 par M. Francken à propos de ce VNV dans lesquels il tient des propos menaçants et homophobes: "si certains révélaient ces réunions secrètes, ils recevraient une balle ou devraient passer une nuit avec Christian Dutoit" qui, précisent les journaux, est un homosexuel flamand notoire.

 

 

"Condamnable aux yeux de la justice"

 

M. Francken y fait également part de son espoir de voir la fin de la Belgique. "Organiser des réunions d'extrême-droite et en être l'instigateur, ce n'est pas de l'humour, c'est pénalement condamnable", a indiqué le parti humaniste dans un communiqué pour appuyer sa demande de démission. "Tenir des propos homophobes dans des écrits, ce n'est pas de l'humour, c'est également condamnable aux yeux de la justice", ajoute le cdH.

 

Comment va réagir Charles Michel ?

 

Selon ce parti, M. Francken "ne doit même plus venir s'expliquer devant le Parlement, il devrait garder ses explications pour les tribunaux". Le cdH rappelle des propos tenus mardi soir par le Premier ministre, Charles Michel (MR), indiquant qu'il ne pourrait plus tolérer de nouveaux problèmes avec les membres N-VA de son gouvernement. "Charles Michel doit dès lors écarter sans délai le secrétaire d'Etat N-VA de son gouvernement. Nous regrettons qu'il n'ait pas condamné et renvoyé messieurs Francken et (le ministre N-VA de l'Intérieur, Jan) Jambon dès hier", poursuit le communiqué.

 

 

"Rien ne peut excuser de genre de comportements"

 

"Charles Michel doit dès lors écarter sans délai le secrétaire d'Etat N-VA de son gouvernement. Nous regrettons qu'il n'ait pas condamné et renvoyé messieurs Francken et (le ministre N-VA de l'Intérieur, Jan) Jambon dès hier", poursuit le communiqué. "Chaque minute qui s'écoulera sans les écarter sera une preuve de complicité et d'acceptation d'être aux côtés de personnages homophobes, extrémistes et prônant la fin de notre pays", souligne le cdH, pour lequel "rien ne peut excuser de genre de comportements".

 

 

Fini le temps des condamnations 

 

"Theo Francken ne s'en sortira pas par 'l'humour' ou par des excuses", conclut le parti humaniste. Jusqu'ici, contrairement à d'autres formations, le cdH n'avait pas formulé de demande de démission, ni de M. Francken, ni de M. Jambon pour ses propos controversés sur la collaboration. Sa cheffe de groupe à la Chambre, Catherine Fonck, avait affirmé que le Premier ministre doit d'abord sanctionner les comportements reprochés et s'assurer qu'il n'y en aura plus à l'avenir.
       

 

Un "tapis de bombes" sous les pieds du Premier ministre

 

La N-VA "constitue un tapis de bombes" sous les pieds du Premier ministre Charles Michel, a affirmé mercredi la cheffe de groupe PS à la Chambre, Laurette Onkelinx. Une déclaration faite au lendemain de la séance de rentrée de l'Assemblée consacrée à la lecture de la déclaration de politique générale du nouveau gouvernement mais chahutée par l'opposition, qui a réclamé, en vain, des explications sur l'attitude de deux ministres issus du parti nationaliste flamand vis-à-vis de la collaboration. 

 

Elle a justifié, lors de l'émission Matin-Première de la RTBF-radio, dont elle était l'invitée, la demande de l'opposition par la nécessité de savoir, avant que le Premier ministre ne demande la confiance du parlement, "si tous les ministres du gouvernement sont aptes à prendre ces hautes responsabilités", non seulement en fonction de leurs compétences mais aussi de leurs valeurs.    

 

 

"Igniominie criminelle" 

 

Mme Onkelinx visait le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon, qui a tenu des propos contestés sur la collaboration durant la Seconde Guerre mondiale, et le secrétaire d'Etat à l'Asile et à l'Immigration, Theo Francken, pour sa participation le week-end dernier à une cérémonie organisée pour le 90ème anniversaire d'un militant de la cause flamande, Bob Maes, un ancien collaborateur condamné après la Seconde Guerre mondiale, fondateur du VMO avant d'être élu sénateur pour la Volksunie.  "On a des éléments tous les jours", "cela pose problème", a souligné l'ancienne ministre, qualifiant la collaboration d'"ignominie" criminelle.      

 

L'ex-ministre a accusé M. Francken d'être "homophobe" - "on le voit clairement dans les mails", a-t-elle précisé, en citant des courriels datant de 2007 et publiés mercredi par les journaux du groupe Sudpresse - et de montrer la volonté de "faire éclater ce pays".      


       
 

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