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Confinement et violences conjugales: "La police a enregistré 40% de plaintes en plus"

Avec le confinement, les associations constatent une aggravation des violences intrafamiliales. Comment mieux prendre en charge les victimes, souvent des femmes et des enfants? La chanteuse Khadja Nin était l'invitée, par appel vidéo, du RTL INFO Bienvenue ce jeudi. Elle a répondu aux questions d'Alix Battard.

Khadja Nin s'est spontanément manifestée auprès de plusieurs associations luttant contre les violences conjugales pour soutenir leurs démarches, tout comme Philippe Geluck. "Le premier constat, c'est que la courbe des violences conjugales suit la courbe ascendante du coronavirus. A part qu'au bout, il n'y a ni déconfinement, ni descente. Pour vous dire l'importance et l'urgence de la situation: 40 associations de tout le territoire qui luttent contre les violences conjugales se sont unies pour interpeller le gouvernement. Evidemment, tout le monde peut comprendre qu'en période de confinement les victimes sont enfermées avec leur bourreau, qui a toute puissance".

Les appels ont triplé

Si pour certaines personnes, la maison est synonyme de sécurité, pour d'autres, c'est un espace qui est synonyme de danger. "La femme est isolée, avec ses enfants, avec ce bourreau. Le confinement rend les choses encore plus difficiles, et pour les victimes, et pour les associations. Ça glace le sang: en cette sixième semaine de confinement, les appels ont triplé au numéro d'écoute violences conjugale (le 0800.30.030), où on est passé de 20 à 60 appels par jour. La police a enregistré 40% de plaintes en plus".

Harmoniser la prise en charge

La chanteuse demande une harmonisation de la prise en charge de ces femmes et de ces enfants en danger. "La mise en place d'un plan national et la protection effective des victimes. Ce qui implique la justice et les services de police, mais ça dépend de nouveau des autorités fédérales. La troisième chose, c'est de prendre en charge les auteurs des violences. Parce tant que l'auteur des violences n'est pas soigné, accompagné, guéri, il y a risque de récidive, donc la victime ne vivra jamais en paix. On demande aussi la prévention politique dans les médias. Et enfin, c'est très important, les femmes vulnérables, sans abri, sans papiers, en situation de précarité, c'est un point très important".

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