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En 10 ans, un cordonnier sur 4 a fermé boutique: "Le consommateur achète des chaussures du fin fond de la Chine, qui coûtent 25 euros et qu'il jette"

En 10 ans, le nombre de cordonniers a diminué de 25%. Ces professionnels ont de moins en moins de travail, car nous ne faisons plus réparer nos chaussures. Vincent Jamoulle et David Muller ont rencontré un cordonnier à Liège.

De moins en moins de gens franchissent la porte d'un cordonnier pour faire réparer leurs chaussures. "La belle clientèle, de belles chaussures en cuir et tout ça... j'en ai mais de moins en moins. Apparemment on a de moins en moins de directeurs ici à Liège", ironise Peter Herrmann, cordonnier à Liège.

"Il y a beaucoup de jeunes qui sont végétariens et qui ne veulent plus acheter des chaussures en cuir et qui vont aussi acheter des chaussures en tissus", ajoute le cordonnier.

 

En 10 ans, un cordonnier sur quatre a définitivement fermé boutique. "Le consommateur a pris l'habitude d'acheter des chaussures pas chères, qu'il fait venir du fin fond de la Chine et qui coûtent 25 euros et qu'il jette. Donc j'achète et je jette. Et tout ça est très mauvais pour le climat", précise Christophe Wambersie, secrétaire général - syndicat neutre pour indépendants.

Les cordonniers qui restent en place sont de plus en plus vieux. Beaucoup ont dépassé l'âge de la retraite. Il n'y a quasiment plus de filières de formation. Les jeunes tournent le dos au métier.

"C'est un métier, qu'on peut dire... Un peu salissant. Alors maintenant mettre ses mains dans des chaussures qui ne sont pas toujours bien parfumées et travailler avec les odeurs de colle aussi, il faut pouvoir supporter", explique Peter Herrmann.

Pour garantir un revenu minimum, les cordonniers se diversifient. Ils proposent des doubles de clés. Certains réparent des sacs ou des vêtements en cuir. Il ne reste plus que 600 cordonniers en Belgique.

 
 

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