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Le commissaire général de la Police Fédérale "comprend" la colère mais relativise: "En rien, la situation n'est comparable avec les Etats-Unis"

Le commissaire général de la Police Fédérale, Marc De Mesmaeker, était l'invité du RTLinfo 13h. Les policiers sont pointés du doigt en matière de violence, voire même de racisme. Mais ils subissent souvent aussi l'agressivité d'une partie de la population.

Le commissaire général de la Police Fédérale, Marc De Mesmaeker a voulu prendre la parole notamment pour évoquer ce qu'on voit dans les médias depuis plusieurs semaines.

Comprend-il cette colère envers la police?

"Je la comprends tout à fait et c'est dû au fait qu'il y a trop de généralisation, d'amalgames et c'est trop simple de transposer les situations qui se produisent aux Etats-Unis vers la Belgique. En rien, la situation ou les situations ne sont comparables. Le recrutement, la sélection, la formation, la sanction disciplinaire aux Etats-Unis n'est en rien comparable avec la Belgique. D'où cette indignation qui est assez profonde et d'où l'appel, et mon appel, pour en terminer et pour reprendre la sérénité et refaire le débat en toute tranquillité".

Est-ce qu'on peut parler de racisme au sein de la police belge?

"Normalement, vous avez une double réponse à cette à cette question. Moi je veux donner une réponse triple: un, et je parle avec une certaine légitimité car je la vis, je la sens, je la vois, depuis deux ans, il n'y a pas de racisme structurel au sein de la police fédérale. Et je parle même au nom de la police intégrée. Deux, certes il y a des dérapages individuels. Cela se termine par des dossiers judiciaires ou des sanctions disciplinaires mais là le chiffre est assez marginal et ça, ça m'interpelle quand même. Et c'est le troisième volet de ma réponse, je trouve que ce chiffre marginal n'est pas en adéquation avec les signaux, avec les résultats qu'on a eu de la fameuse enquête bien-être et de la charge psychosociale qui a été faite il y un an. Cette inadéquation me fait penser, me fait dire qu'il y a une couche de comportements, d'agissements, de propos, de gestes, de déclarations qui sont douteux et ça c'est inadmissible pour la police fédérale. Mais ce n'est pas un problème structurel".

Comment fait-on pour les déceler alors ces comportements? Est-ce que ce sont les policiers eux-mêmes qui doivent les faire remonter?

"Justement, ce qu'il ne faut pas, ce sont de nouvelles procédures, de nouvelles structures, un nouveau bureau de plaintes, un énième organe de contrôle. Ca, il ne faut pas. Ce qu'il faut, c'est affiner notre culture interne et veiller à ce que ces matières deviennent négociables, qu'un collègue ose s'adresser immédiatement à l'autre le collègue lorsque ses gestes ou son attitude ou ce qu'il a dit ne lui plaît pas parce qu'il est en contradiction avec nos valeurs et le code de déontologie".

Vous plaidez l'apaisement pour la police et pour l'image qu'on a de la police. Qu'est-ce que vous avez envie de dire à un jeune qui veut se lancer et qui voit que pour l'instant la police est un petit peu malmenée, a mauvaise réputation et mauvaise image?

"Je dirais de ne pas hésiter. La police est un des plus grands employeurs en Belgique, avec une multitude de fonctions et de possibilités".

Et qu'est-ce qu'il faut pour devenir un bon policier?

"Il faut de la motivation et de la présence. J'ai fait moi-même des speed-dating avec des jeunes, après les attaques terroristes, c'était très chouette d'ailleurs, et là j'ai senti que ces attaques terroristes n'ont pas influencé la motivation pour se porter candidat. Je crois que cette crise que nous vivons ici ne le sera pas non plus".

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