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Les colliers électriques, étrangleurs et à pique sur les chiens bientôt interdits à Bruxelles: pourquoi est-ce une "nouvelle extraordinaire"?

A Bruxelles, les colliers pour chiens font débat en ce moment. La Région envisage d'interdire les colliers étrangleurs, les colliers à pique ou électriques, qui sont, dit-elle, contraires au "bien-être animal". Pour les experts, non seulement, ces colliers peuvent faire mal au chien. Mais leur efficacité pose aussi question.

Ce mardi midi, dans le RTL INFO Bienvenue, Alix Battard a évoqué les différents colliers pour chien. Les colliers électriques, à pique ou étrangleurs devraient être bientôt interdits à Bruxelles et peut-être aussi en Wallonie. Est ce une bonne nouvelle pour le bien-être animal ? Pour répondre à cette question, Julie Willems, éthologue et comportementaliste animalier, était l'invitée du jour. 

On ne sait pas exactement combien de ces bracelets sont utilisés en Belgique, mais ils seraient largement répandus ?

"Malheureusement oui. Ils sont très largement répandus. On voit beaucoup de chiens arriver dans notre centre. Ils n’en ressortent pas par contre parce que nous les confisquons. Ils sont très répandus car il y a encore beaucoup de centres d’éducation qui conseillent l’usage de collier étrangleur dès le départ. Tout ce qui est berger malinois, berger allemand, etc. , comme si c’était évident, ces chiens ont d’office un collier étrangleur même parfois des colliers à pique. On voit parfois arriver des chiots labrador par exemple de 4 ou 5 mois avec un collier étrangleur et quand on pose la question, on nous répond que c’est au centre d’éducation qu’on leur a dit d’en mettre un. Cela vaut pour les colliers étrangleurs ou à pique."

Et les colliers électriques, ils sont nouveaux ?

"Non, ils existent depuis au moins 10-15 ans. Et comme c’est vendu dans encore pas mal d’animaleries et sur internet, les gens pensent que c’est normal. Ils pensent que c’est normal d’éduquer son chien en lui donnant des chocs électriques. C’est dramatique."

Cela veut dire que cette possible interdiction de ce type de colliers est une bonne chose ?

"C’est une nouvelle extraordinaire. Je lutte depuis au moins 10 ans pour l’interdiction de ces colliers parce que c’est de la maltraitance animale. On ne doit pas peser ses mots. Imaginez le collier étrangleur, le chien est étranglé dès qu’il tire un peu sur sa laisse. En plus avec la plupart des colliers étrangleurs, ce sont des chaînes en métal."

Quel sont les dégâts sur ces animaux ? Il y a des dégâts d’ordre neurologique ?

"Il peut effectivement il y avoir des dégâts d’ordre neurologique. Il y a des chiens qui sont blessés par ces colliers, aussi bien les étrangleurs que les électriques. Et puis il y a la maltraitance psychologique. Les étrangleurs, c’est évidemment, cela fait mal au chien. Et en ce qui concerne les électriques, on a énormément aussi de conséquences psychologiques dans le sens où les chiens ne comprennent pas d’où viennent ces chocs électriques et ils ne comprennent pas pourquoi ils les reçoivent."

Souvent on utilise les colliers électriques pour les empêcher de sortir d’un périmètre, pour les garder dans son jardin. Est-ce que c’est efficace ?

"Efficace, oui. C’est malheureusement efficace et c’est pour cela que la plupart des personnes les utilisent. Mais il y a d’autres techniques. Pourquoi un chien fugue ? Il y a plein de raisons qui expliquent qu’un chien quitte son territoire."

Justement, quelles sont les autres techniques ? Comment se passer de ce type de colliers ?

"Il faut trouver la cause. Pourquoi le chien quitte son territoire ? Alors, on a la cause bien connue du mâle qui poursuit la femelle en chaleur, mais elle est peu fréquente car nous avons beaucoup de femelles stérilisées. On a aussi des chiens qui chassent par instinct. Il n’y aura alors pas d’autre méthode que clôturer avec une clôture classique. Maintenant la cause de fugue la plus fréquente que les gens ne connaissent malheureusement pas, c’est le manque de balades. Le chien qui fugue, c’est le chien qui va se promener tout seul à défaut d’aller promener avec son maître. C’est une façon pour lui de chercher de nouvelles odeurs ou de se dépenser physiquement."

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