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Pourquoi la loi contre le harcèlement en rue est un échec?

C’est un constat d’échec. La loi contre le harcèlement, en rue, ne porte pas ses fruits. Face aux insultes auxquelles sont confrontées beaucoup de femmes, elle avait été adoptée pour pouvoir poursuivre, pénalement, les auteurs des gestes ou des paroles déplacés. Seulement voilà, en 2015, seules quelques plaintes auraient été enregistrées. Il faut dire qu’il est souvent très difficile d’apporter des preuves.

Tout commence avec un documentaire tourné en caméra cachée à Bruxelles et diffusée en 2012. Le harcèlement de rue dont sont victimes les femmes s’étale sur la pellicule et créé la polémique.

A l’époque, les politiques s’emparent du sujet. La Ministre de l’Intérieur, Joëlle Milquet, avait même créé une loi.

"A partir du moment où dès que vous faites du harcèlement, vous avez une sanction claire, directe et rapide par l’autorité communale, vous allez voir la diminution de ce genre de pratique qui est inacceptable", avait déclaré Joëlle Milquet à l'époque. 

Aujourd’hui, le Ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, annonce un bilan pour 2015 avec uniquement trois cas enregistrés pour toute la Région bruxelloise.

Vu l’échec de cette loi, nous sommes partis à la rencontre de deux intervenants.

Christian De Coninck, le porte-parole de la police Bruxelles-Capitale-Ixelles, conteste le bilan du Ministre: "Nous avons sur ces trois dernières années acté plus de 200 plaintes par an. Il ne faut pas nécessairement voir la loi spécifique "femme de rue". Il y a aussi les injures, les menaces, etc."

Béa Ercolini, de l’association "Touche pas à ma pote", n'est pas étonnée du tout de ce faible résultat: "Il est très difficile de prouver ou d’argumenter quand on est harcelé dans la rue, ou insultée. Il faut qu’il y ait un flagrant délit."

Le harcèlement de rue, le sexisme, est reconnu dans la loi depuis 2014. Peine encourue: 1 mois à 1 an de prison sans parler de l’amende, entre 50 et 1000 euros. 

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