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Faut-il renforcer la vaccination des pré-adolescents contre les papillomavirus? Les experts se prononcent

La commission Santé du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a auditionné lundi une demi-douzaine de médecins et autres experts sur la proposition de l'opposition MR appelant à renforcer la vaccination des pré-adolescents contre les papillomavirus humains (HPV).

S'appuyant sur les recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et du Conseil supérieur de la santé, le projet de résolution MR demande au gouvernement de la Fédération d'utiliser dorénavant un nouveau vaccin efficace contre neuf souches de la maladie, et d'élargir ces vaccinations à tous les enfants dès l'âge de neuf ans, filles comme garçons.

Lundi, en commission, un panel d'experts est venu décrire la situation épidémiologique en lien avec les HPV et débattre de l'opportunité d'élargir la couverture vaccinale.


Quelques tensions

Si plusieurs médecins invités ont appuyé l'idée, l'intervention critique du chirurgien oncologue français Gérard Delépine a suscité quelques tensions, avec d'autres experts, mais aussi avec l'un ou l'autre député médecin de formation.

S'il a reconnu l'efficacité de la vaccination contre les verrues génitales, le Dr Delépine a clairement remis en cause son intérêt pour lutter contre les cancers.

Selon lui, la vaccination massive contre les HPV menée ces dernières années en Grande-Bretagne et en Australie aurait même eu pour effet non pas de diminuer le nombre de cancers de l'utérus, mais bien d'augmenter ceux-ci, a-t-il assuré, estimant le dépistage précoce à l'aide des traditionnels frottis bien plus efficace et moins onéreux.

Germaine Hanquet, membre du centre fédéral d'expertise sur les soins de soins de santé (KCE), a rappelé de son côté qu'un millier de cancers liés aux HPV avaient été recensés en 2015 en Belgique, dont un peu moins de 20% concernant des sujets masculins.


Une "explosion" de ces cancers chez nous?

A la lumière des dernières statistiques, elle s'est refusée à parler d'une "explosion" de ces cancers chez nous, parlant plutôt d'une augmentation.

Si la proposition de résolution émane du MR, les groupes de la majorité PS et cdH ont affiché leur volonté d'apporter une série d'amendements au texte, qui devrait être approuvé vers la Toussaint encore.A l'heure actuelle en Fédération, la vaccination contre le HPV est proposée aux seules filles de 13 à 14 ans si leurs parents le demandent.


Tous les enfants vaccinés?

La proposition du MR, rédigée par Jacques Brotchi, propose d'inverser les choses: tous les enfants seraient vaccinés, sauf si leurs parents s'y opposent.

Cette proposition vise à résorber le retard important pris par la Fédération vis-à-vis de la Flandre. Le taux de vaccination contre le HPV est en effet aujourd'hui de 83,5% au nord du pays, contre 36% à peine au sud.

Le HPV est un virus dont il existe une centaine de types, dont certains peuvent entrainer des infections (des verrues notamment) au niveau des organes génitaux, de l'anus ou de la gorge. Ces infections peuvent évoluer en cancer (col de l'utérus, vulve, vagin, verge, anus, bouche-pharynx).

La transmission du virus survient lors de relations sexuelles ou lors des caresses intimes. Pour être plus efficace, il importe que cette vaccination ait lieu avant le premier rapport sexuel.

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