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Quelle est la proportion de vaccinés et de non-vaccinés dans les nouveaux cas de Covid en Belgique?

Même s'il convient de relativiser ces chiffres, comme nous l'a rappelé Yves Van Laethem, l'effet du vaccin sur les contaminations est indéniable. Explications.

Le nombre de personnes infectées par le coronavirus a augmenté ces dernières semaines. Parmi celles-ci, quelle est la proportion de personnes vaccinées ? Cette demande est arrivée plusieurs fois à notre rédaction via le bouton orange Alertez-nous. "Je souhaiterais connaître le taux des personnes testées positives aujourd’hui qui sont entièrement vaccinées (deux doses), vaccinées avec une dose ou pas du tout? Pourriez-vous mener l’enquête ? On ne parle de ce sujet nulle part. Merci beaucoup, cela peut convaincre à se faire vacciner", nous a demandé, pas plus tard que mardi, Nathalie (prénom d'emprunt car elle veut garder l'anonymat) qui gère une petite entreprise employant des infirmières.

"Je ne sais pas vous dire exactement, mais mon personnel n’est pas entièrement vacciné. On a aussi énormément de patientes qui ne désirent pas se faire vacciner pendant la grossesse", témoigne cette femme d'une quarantaine d'années. Elle expose d'autres raisons avancées par les patientes qui ne sont pas vaccinées: "Les patientes disent (vouloir choisir) librement et sans pression, ce qui n’est pour elles pas le cas pour le moment. D'autres disent que le risque de se faire vacciner avec le vaccin en phase d’expérience est plus important que le risque de tomber gravement malade du covid." Selon cette femme, tenter de convaincre ces patientes s'avère souvent vain : "Elles ne font pas confiance et nous sentons que nous ne pouvons pas forcer. Quand cela a été essayé, les patientes changent de médecin, de centre, etc."

Revenons à notre question: quelle est la proportion de vaccinés et de non-vaccinés dans les nouveaux cas de Covid en Belgique? Nous avons adressé la question à Sciensano. L'institut de santé publique peut apporter une réponse grâce au croisement entre les bases de données Vaccinnet+ (enregistrement de tous les individus vaccinés) et des tests de laboratoire COVID-19.

Les infections de personnes vaccinées sont appelées "infections de percée". Combien y a-t-il d'infections de percée depuis le début de la campagne de vaccination ? Dans son dernier rapport hebdomadaire, datant du 22 octobre, Sciensano répond à cette question pour les personnes complètement vaccinées depuis 14 jours, c'est-à-dire celles que l'institut de santé publique considère comme totalement immunisées. 

Sur un total de 8.422.167 personnes totalement immunisées par la vaccination, seules 60 773 (0,72 %) ont été testées positives au COVID-19*.

Le graphique ci-dessous montre l'évolution, depuis mi-février, du nombre de nouveaux cas de COVID-19 par semaine parmi la population vaccinée (vert foncé) et parmi la population non-vaccinée (vert clair). Au 17 octobre, pour les 7 derniers jours, on était à 377,26 cas pour 100 000 personnes non-vaccinées contre 119,30 cas pour 100 000 personnes totalement immunisées par la vaccination.

De ces chiffres, on peut donc conclure que, au cours de la semaine du 11 au 17 octobre 2021, le risque d’infection (symptomatique et asymptomatique) a été réduit de 68,38 % chez les personnes totalement immunisées par rapport aux personnes non vaccinées. 

Des chiffres à relativiser

Précisons d'emblée qu’il convient de prendre ces chiffres avec une certain prudence, les personnes vaccinées sont, en général, moins appelées à se faire tester (par exemple avant de se rendre à l’étranger). Yves Van Laethem, infectiologue et porte-parole pour la crise du coronavirus, ajoute que la vaccination "protège moins contre les formes modérées et le portage que contre les formes sévères mais elle a une efficacité malgré tout et donc on sera moins souvent un peu malade ou moins souvent porteur et peut-être donc moins souvent dépisté puisque moins souvent avec des symptômes".

Rappelons aussi que le but premier du vaccin n'est pas d'empêcher l'infection mais bien d'empêcher des complications de la maladie qui peuvent mener à une hospitalisations voire les soins intensifs. L'efficacité du vaccin contre les formes graves de la maladie reste très élevée dans le temps. En France, une vaste étude a comparé les données de 11 millions de personnes vaccinées de plus de 50 ans avec celles de 11 millions de personnes non-vaccinées dans la même tranche d'âge, sur une période allant du 27 décembre 2020 (début de la vaccination en France) au 20 juillet dernier. Elle montre que l'efficacité sur les formes graves de la maladie "ne semble pas diminuer sur la période de suivi disponible, qui allait jusqu'à 5 mois". 

A noter que les personnes ayant été testées positives dans les 90 jours précédant l’infection de "percée" (infections antérieures) ne sont pas comptabilisées. Les informations sur les symptômes rapportés au moment de l’appel pour le contact tracing montrent que 32,08% (17 216/53 660) ne présentaient pas de symptômes compatibles avec la COVID-19.

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