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Climat: le PDG de Total juge le débat "trop manichéen"

Le PDG de Total Patrick Pouyanné a regretté mardi un débat "trop manichéen", au moment où le secteur des hydrocarbures est sous pression pour agir contre le réchauffement climatique, estimant que la solution "prendra du temps".

"Le débat est aujourd'hui quand même beaucoup trop manichéen, trop faussé", a déclaré Patrick Pouyanné lors d'une conférence organisée par Euronext à Paris.

"On pense qu'il y a un monde blanc et noir. Je comprends qu'il y a des jeunes qui ont envie qu'on agisse, mais c'est un sujet complexe", selon lui.

Il était interrogé sur le cas du joueur de tennis Roger Federer, critiqué par des militants de la cause environnementale, dont Greta Thunberg, pour ses liens avec un sponsor - le Credit Suisse - qui favoriserait les investissements dans les énergies fossiles.

M. Pouyanné a reconnu l'existence d'une "pression" sur les groupes pétroliers et gaziers, tout en la jugeant "très occidentale, voire très européenne".

"Les actionnaires... ce qu'ils veulent surtout s'assurer, c'est la durabilité de nos dividendes", a-t-il aussi jugé.

"Les énergies fossiles représentent 90% du mix (bouquet, NDLR) énergétique mondial aujourd'hui. On ne va pas faire disparaître tout ça d'un coup de baguette magique" et "tout ça va prendre du temps", a aussi fait valoir le PDG de Total.

"Il faudrait que tout le monde retombe un peu sur Terre sur ce sujet énergétique. Je ne verrai pas de mon vivant un système énergétique à base que de renouvelables, il faudrait quand même qu'on arrête de rêver tous collectivement", a-t-il ajouté.

Total s'est largement diversifié dans le gaz naturel et investit dans l'électricité d'origine renouvelable, a-t-il rappelé.

"On est en train de réfléchir à voir si les prochaines émissions [obligataires] qu'on fera, on va les lier à un indicateur qui montrerait (...) comment nous contribuons par l'évolution de nos investissements à une trajectoire moins carbonée", a par ailleurs indiqué M. Pouyanné.

Il ne s'agirait pas d'obligations "vertes" ("parce qu'on va être accusés immédiatement de greenwashing") mais d'obligations de "transition", a-t-il expliqué.

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