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Europe: "pas d'alternatives" au gaz russe, dit un ministre allemand

Il n'y a "pas d'alternative raisonnable" au gaz en provenance de Russie pour l'approvisionnement énergétique de l'Europe, a affirmé jeudi Sigmar Gabriel, ministre allemand de l'Economie, en plein débat sur de possibles sanctions économiques contre Moscou.

Beaucoup font comme s'il y avait beaucoup d'alternatives au gaz en provenance de Russie mais ce n'est pas le cas, a affirmé le ministre social-démocrate, qui est aussi ministre de l'Energie, lors d'un forum sur l'énergie organisé par le journal régional Neue Osnabrücker Zeitung (NOZ). Celui-ci a rapporté ses propos dans son édition de vendredi, pour l'essentiel au style indirect.

"Même au pire de la Guerre Froide, la Russie a tenu ses engagements" commerciaux, a souligné le ministre cité dans le journal.

L'Allemagne importe 35% de son gaz naturel de Russie. Cette part est beaucoup plus élevée encore dans certains Etats d'Europe de l'Est, anciens satellites de Moscou. Récemment le chef de gouvernement polonais Donald Tusk avait critiqué la dépendance de l'Allemagne au gaz russe, estimant qu'elle constituait une menace pour la souveraineté de l'Europe.

La Norvège, souvent présentée comme un fournisseur alternatif, a des possibilités d'exportation limitées, et le gaz en provenance des Pays-Bas n'est pas d'assez bonne qualité, a déclaré selon le NOZ M. Gabriel.

Ses propos ont été interprétés comme en contradiction avec ceux d'autres responsables allemands, et notamment de la chancelière Angela Merkel. Celle-ci avait déclaré jeudi que les événements en Ukraine allaient conduire à "une nouvelle manière de voir la politique énergétique", afin de réduire la dépendance des Européens au gaz et au pétrole russes.

Lors de la conférence de presse régulière du gouvernement vendredi, le porte-parole de M. Gabriel, Tobias Dünow, a précisé que "bien évidemment" l'Allemagne s'employait à réduire sa dépendance au gaz russe, "et pas seulement au gaz russe mais au gaz de manière générale, c'est pour cela que nous faisons la transition énergétique", qui doit permettre au pays d'assurer à terme l'essentiel de sa consommation d'électricité à partir de sources renouvelables.

"Il n'y a pas de divergence" sur ce sujet entre la chancelière conservatrice et son ministre social-démocrate, a affirmé une porte-parole de Mme Merkel.

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