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Des armes fabriquées en Wallonie entre les mains d'un groupe armé au Yémen?

C'est ce qu'affirme en tout cas Amnesty. L'ONG demande à la Wallonie de cesser ce type d'exportations. Mais pour la classe politique, cela semble compliqué. Reportage de Pauline Laurent et Guillaume Wils.

Une enquête menée par Amnesty International met en évidence le fait que les Émirats arabes unis équipent des milices avec du matériel de guerre dans le cadre du conflit au Yémen. Parmi les armes incriminées, se trouvent des armes wallonnes, conçues à la FN Herstal, et probablement vendues aux Émirats arabes unis, affirme l'ONG.

"Les Émirats arabes ont un historique important de détournement de ses armes", souligne Valérie Michaux, porte-parole d'Amnesty International. "C'est ce qui s'est visiblement passé ici, poursuit-elle. Les armes qui ont été vendues aux Émirats arabes unis ont été détournées et se retrouvent dans les mains d'une milice qui fonctionne totalement sans contrôle".

L'Arabie saoudite fournit également des armes aux groupes armés yéménites. Des armes qui une nouvelle fois viennent de Wallonie.
"Aujourd'hui, la Belgique, la région wallonne se doit d'appliquer le principe de précautions, c’est-à-dire de ne pas vendre des armes quand on sait qu'il y a un risque que ces armes soient détournées et utiliser à d'autres fins", explique Valérie Michaux.

La région wallonne veut d'abord mener une enquête pour vérifier les affirmations d'Amnesty car cesser de vendre des armes aux Émirats arabes unis notamment, ce serait une grosse perte financière, une grosse perte aussi d'emplois.

Willy Borsus, ministre-président wallon, plaide pour une "action concertée et résolue au niveau international". "Le respect des droits de l'homme, le respect des principes fondamentaux sont évidemment des priorités", dit-il.

Pour l'instant, seuls les pays nordiques comme la Suède ont cessé d'exporter leurs armes vers l'Arabie saoudite.

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