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Ces trois mères belges détenues en Syrie ne veulent pas laisser rentrer leurs enfants sans elles

Deux mères belges détenues en Syrie ne pourront pas rentrer en Belgique avec leurs enfants. Décision prise hier par la cour d'appel de Bruxelles. En tout, 23 femmes vivent avec leurs enfants dans deux camps du nord-est du pays. Nous en avons rencontre trois d'entre elles.

Vendredi, la cour d’appel a débouté deux femmes belges détenues avec leurs enfants dans deux camps du nord-est de la Syrie, en zone administrée par les autorités autonomes kurdes. Le camp d’Al Hol s’étire sur des kilomètres. Il est situé dans l’est de la Syrie. Il est administré par les Kurdes. Au milieu des tentes, une allée centrale. Des femmes en noir, revêtues du niqab, font leur marché. L’atmosphère est tendue. L'équipe du RTL info 19 heures ne peut filmer davantage.

C’est dangereux de vivre avec des radicalisés

Il y a près de 70.000 détenus dans ce camp d’Al Hol. Parmi eux, 13 femmes et 30 enfants belges. L’organisation "Etat islamique" fait encore régner la terreur. Les détenues les plus radicalisées menacent les femmes qui ne portent pas le voile intégral. C’est pour cette raison que Jessie van Eetvelde, 41 ans, ne nous montre pas son visage et ses larmes. Elle nous implore. Elle veut rentrer en Belgique mais pas sans ses 2 enfants, Ibrahim et Abderrahman: "J’ai traversé des moments difficiles. C’est dangereux de vivre avec des radicalisés. Je ne veux pas être séparés de mes enfants. Je ne comprends pas que l’Etat belge ne mette pas en place un dispositif pour nous faire rentrer."  Son avocat a porté plainte contre l’état belge. Elle dit tout ignorer de cette démarche

"Vous venez, vous nous prenez et vous nous jugez"

A l’autre bout de la région kurde, voici le camp de AL Roj. L’atmosphère y est beaucoup plus calme. 12 enfants et 10 femmes belges y sont détenus. Shirley Ramirez a 45 ans. En Belgique, elle vivait dans une luxueuse maison avant de suivre à Raqqa son nouveau mari et de se retrouver dans cet enfer. Shirley Ramirez fait savoir: "Je ne peux pas me séparer de mes enfants. Si j’étais avec mes enfants, je partirais.  Pour l’instant, ça va être difficile."  Shirley Ramirez a hésité quelques instants, mais, elle non plus, n’imagine pas rester seule sans ses enfants.

Hafsa Sliti a suivi en Syrie son père qui l’avait déjà emmenée, toute petite en Afghanistan, pour vivre dans le sillage d’Oussama Ben Laden. Hafsa Sliti a 24 ans. Elle ne se séparera pas de ses enfants. "La Belgique doit juste prendre ses responsabilités. On est Belges, on a fait une faute. Vous venez, vous nous prenez et vous nous jugez. On a compris." 

L’entretien se termine en larmes. L’avocat de Hafsa Sliti avait aussi introduit une action contre l’état belge. La cour d’appel l’a débouté.

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