Accueil Actu

DIRECT - Que va décider l'Europe face à la guerre ? De Croo en France pour le sommet de Versailles

La flambée des prix de l'énergie et la guerre en Ukraine sont au cœur d'un sommet européen qui s'est ouvert cet après-midi à Versailles en France. La discussion risque d'être dense au vu de l'importance des questions qui seront abordées aujourd'hui et demain (vendredi). Ce sommet de Versailles devrait aborder l'éventualité de nouvelles sanctions.

Les dirigeants des États membres de l'UE, réunis à Versailles ce jeudi soir et vendredi, discuteront certainement de l'Ukraine en tant que "membre de notre famille européenne", selon les mots de la présidente de la Commission. Mais sans appuyer formellement une quelconque possibilité de procédure accélérée pour obtenir l'adhésion à l'UE, ressort-il des déclarations lors des arrivées au sommet informel. "Nous voulons une Ukraine libre et démocratique, avec laquelle nous partageons une destinée européenne", a répété Ursula von der Leyen après avoir gravi les marches du château de Versailles, où Emmanuel Macron reçoit les chefs d'État et de gouvernement des 27.

"Envoyer un signal"

Si Volodymyr Zelensky espérait que l'UE ouvre la porte à une quelconque procédure spéciale pour intégrer rapidement l'Ukraine, il sera cependant plus que probablement déçu. "Être pour ou contre l'adhésion de l'Ukraine n'est même pas à l'ordre du jour. (...) Il n'y a pas de 'fast track'", a résumé le Premier ministre néerlandais Mark Rutte à son arrivée. Dans la déclaration que devraient publier les 27 lors du sommet, "il devrait être indiqué que nous voulons travailler de manière plus intensive avec l'Ukraine, mais cela est tout à fait séparé de la question d'une adhésion". Pas question donc de mélanger adhésion, un processus long aux implications géopolitiques complexes, et volonté, qui elle semble partagée, d'approfondir à court et moyen terme des collaborations concrètes avec l'Ukraine, sur base entre autres de l'accord d'association qui existe déjà entre les deux acteurs (entré en vigueur en 2017).

Emmanuel Macron l'a confirmé, avant de rejoindre la réunion: il s'agira jeudi soir "d'envoyer un signal", mais sans nier la complexité de la question de l'élargissement. "Est-ce qu'on peut aujourd'hui ouvrir une procédure d'adhésion avec un pays en guerre? Je ne le crois pas", a indiqué le Français.  Parallèlement, "est-ce que l'on doit fermer la porte et dire 'jamais'? Ce serait injuste", ajoute-t-il.

"On doit faire attention aux Balkans occidentaux"

Après l'invasion russe de l'Ukraine, le président Volodymyr Zelensky a à plusieurs reprises interpellé les institutions européennes, disant espérer une reconnaissance rapide de l'appartenance ukrainienne à l'UE. Sa demande officielle a été suivie dans les derniers jours de celles de la Géorgie et de la Moldavie. Et cela alors qu'aucun de ces États n'était même un "candidat potentiel" aux yeux de l'UE, contrairement à d'autres voisins qui sont engagés depuis de très nombreuses années dans un processus officiel: l'Albanie (depuis 2014), la Macédoine du Nord (depuis 2005), le Monténégro (depuis 2010), la Serbie (depuis 2012) et la Turquie (depuis 1999) sont officiellement candidats à l'UE, mais la procédure d'élargissement faisait débat ces dernières années, résultant de facto en un blocage.  "On doit faire attention aux Balkans occidentaux", a observé Emmanuel Macron jeudi, interrogé sur les trois nouvelles demandes (Ukraine, Moldavie, Géorgie).

La guerre en Ukraine est en tout cas "un élément qui va contribuer à complètement redéfinir l'architecture de notre Europe", a-t-il estimé.  Josep Borrell, le Haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, mais aussi la Première ministre suédoise Magdalena Andersson, et le président du Conseil européen Charles Michel, ont souligné l'importance de toujours poursuivre les efforts diplomatiques, en parallèle des lourdes sanctions que l'UE a déjà imposées dans le but d'affaiblir économiquement le Kremlin. Les prochaines étapes devront avoir pour but "une influence positive pour obtenir le plus vite possible un cessez-le-feu qui donne l'espace nécessaire à une issue pacifique" du conflit, a résumé Charles Michel en arrivant à Versailles. 

Les efforts européens pour maintenir un contact avec Moscou sont justement entre autres passés par le président français, qui affirme qu'il s'entretiendra encore avec Vladimir Poutine dans les prochains jours. Se disant "réaliste" et "lucide", il a cependant admis que des négociations n'étaient "pas prêtes" à aboutir. "La vraie question est: est-ce que monsieur Poutine est prêt à s'engager honnêtement (dans des discussions) et à proposer quelque chose?"

LE DIRECT de ce jeudi 10 mars

19h35 - "Envoyer un signal" à l'Ukraine mais sans évoquer une adhésion rapide

Les dirigeants des États membres de l'UE, réunis à Versailles ce jeudi soir et vendredi, discuteront certainement de l'Ukraine en tant que "membre de notre famille européenne", selon les mots de la présidente de la Commission. Mais sans appuyer formellement une quelconque possibilité de procédure accélérée pour obtenir l'adhésion à l'UE, ressort-il des déclarations lors des arrivées au sommet informel. Si Volodymyr Zelensky espérait que l'UE ouvre la porte à une quelconque procédure spéciale pour intégrer rapidement l'Ukraine, il sera cependant plus que probablement déçu. "Être pour ou contre l'adhésion de l'Ukraine n'est même pas à l'ordre du jour. (...) Il n'y a pas de 'fast track'", a résumé le Premier ministre néerlandais Mark Rutte à son arrivée.

Dans la déclaration que devraient publier les 27 lors du sommet, "il devrait être indiqué que nous voulons travailler de manière plus intensive avec l'Ukraine, mais cela est tout à fait séparé de la question d'une adhésion". Pas question donc de mélanger adhésion, un processus long aux implications géopolitiques complexes, et volonté, qui elle semble partagée, d'approfondir à court et moyen terme des collaborations concrètes avec l'Ukraine, sur base entre autres de l'accord d'association qui existe déjà entre les deux acteurs (entré en vigueur en 2017). Emmanuel Macron l'a confirmé, avant de rejoindre la réunion: il s'agira jeudi soir "d'envoyer un signal", mais sans nier la complexité de la question de l'élargissement. "Est-ce qu'on peut aujourd'hui ouvrir une procédure d'adhésion avec un pays en guerre? Je ne le crois pas".

19h30 - Ursula Von Der Leyen, présidente de la commission européenne au micro de RTL INFO

"C'est véritablement un moment charnière. D'un côté, on voit une incroyable union de la part des Européens et une détermination à agir rapidement. D'un autre côté, nous avons cette guerre terrible, horrifiante et la cruauté incroyable de Poutine.  C'est le moment où la démocratie doit montrer qu'elle est forte est plus durable qu'une dictature."

18h00 - "L'Europe va changer encore plus vite et plus fort avec la guerre" en Ukraine, affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron a condamné jeudi "avec la plus grande fermeté" le bombardement russe d'un établissement abritant une maternité et un hôpital pédiatrique à Marioupol en Ukraine, qui est "un acte de guerre indigne". L'"objectif manifeste" de ce bombardement était "de tuer des civils, femmes et enfants en particulier", a ajouté M. Macron, en se disant "inquiet" et "pessimiste" sur le conflit en Ukraine, avant un sommet de l'UE à Versailles, près de Paris. "L'Europe va changer encore plus vite et plus fort avec la guerre", a également fait savoir le président français. 

17h50 - "Pas de procédure rapide d'adhésion à l'UE"

Il n'existe "pas de procédure rapide d'adhésion à l'UE", a rappelé jeudi le Premier ministre néerlandais Mark Rutte à Versailles, alors que l'Ukraine a déposé une candidature dans l'espoir de rejoindre "sans délai" le bloc des Vingt-Sept.

"Nous ne pouvons pas donner l'impression aux Ukrainiens que tout peut se produire d'un jour à l'autre", a également averti son homologue luxembourgeois, Xavier Bettel, en arrivant pour un sommet européen près de Paris, qui entend réaffirmer le soutien de l'UE au pays attaqué par la Russie et lui donner une perspective de rapprochement avec l'Europe sur le long terme.

> DIRECT - Guerre en Ukraine: des tanks russes atteignent la lisière nord-est de Kiev

De Croo soutient un gel du prix du gaz à l'échelle européenne

Plus tôt ce jeudi, le Premier ministre, Alexander De Croo, s'est dit jeudi partisan d'un gel des prix du gaz à l'échelle de l'Union européenne. Si le marché devient irrationnel, il faut intervenir, a expliqué le chef du gouvernement devant la Chambre avant qu'il ne parte pour Versailles où se tient le sommet européen.

L'invasion russe a encore poussé vers le haut des prix de l'énergie qui déjà flambaient. "Je crois dans le libre marché mais celui-ci se comporte aujourd'hui de manière hystérique et complètement irrationnelle", a souligné le libéral.  A ses yeux, il ne peut être question d'une intervention du gouvernement qui, in fine, profiterait à la Russie. "Si la Bourse se comporte de façon irrationnelle, alors on suspend la Bourse. Si le marché se comporte de manière irrationnelle, alors on doit intervenir", a-t-il dit.

À lire aussi

Sélectionné pour vous