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PIRE que Tchernobyl: ces îles paradisiaques toujours inhabitables après 12 ans de tests nucléaires américains

Plus de 60 ans après des tests d'armes nucléaires menés par les Etats-Unis, les taux de radioactivité de plusieurs îles Marshall restent hallucinants. Ils sont bien plus élevés que ceux prélevés près des centrales nucléaires de Fukushima et de Tchernobyl.

"Faites découvrir la vérité au peuple", demande une personne via notre bouton orange Alertez-nous. Il évoque une récente étude indépendante menée par des chercheurs américains et publiée cet été dans la revue PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences of the USA).

Elle démontre que les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima ne sont rien comparées aux radiations présentes sur une grande partie des îles Marshall, un archipel situé au beau milieu du Pacifique, entre Hawaï et les Philippines.

Autrefois, ces bouts de terre étaient des paradis grâce à une nature d'une beauté rare. Mais les 67 tests d'armes radioactives menés par les Etats-Unis pendant la guerre froide les ont défigurés. 


Explosion d'une bombe H en octobre 1952 sur l'atoll corallien d'Eniwetok 


Des niveaux alarmants d'éléments radioactifs

Les îles concernées sont aujourd'hui inhabitées. Les chercheurs y ont analysé le sol, les sédiments et des fruits pour se rendre compte de l'impact de ces essais. Résultat: ils ont détecté des niveaux alarmants d'éléments radioactifs comme l'américium, le césium et deux types de plutonium dans des échantillons prélevés sur 11 îles différentes qui ont subi des précipitations radioactives. Les scientifiques ont découvert que certaines îles présentaient des taux dix fois supérieurs à ceux de la zone d'exclusion de Tchernobyl.

C'est en 1946 que les Etats-Unis ont lancé leur programme d'essais nucléaires dans les îles Marshall. Cette année-là, l'armée américaine a fait exploser deux premières bombes nucléaires sur l'atoll de Bikini. Ce qui a marqué le début d'une période de tests nucléaires de 12 ans sur plusieurs îles. De nombreuses charges étaient posées à l'intérieur des lagunes. En 1954, la plus importante détonation a eu lieu à Bikini. La bombe appelée "Castle Bravo" était mille fois plus puissante que les bombes larguées sur Hiroshima et de Nagasaki au Japon. 


Quatre îles particulièrement touchées

La dose de rayonnement radioactif la plus élevée a d'ailleurs été constatée sur l'atoll de Bikini. Les chercheurs ont notamment découvert que les fruits de l'île comme les noix de coco contenaient plus de césium 137 que ne l'autorisent les normes internationales de sécurité. En manger pourrait donc provoquer la mort. Les îles de Runit, d'Enjebi et de Naen possèdent aussi des niveaux de plutonium radioactif "largement" supérieurs à ceux enregistrés après les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima. Et les scientifiques veulent approfondir leurs recherches pour évaluer l'impact réel sur les fonds et animaux marins.

Avant le début de ces tests nucléaires, les habitants avaient été évacués dans d'autres parties de l'archipel. D'après l'agence de presse Sputnik, les natifs de l'atoll de Bikini ont demandé d'être reconnus comme victimes des recherches atomiques américaines, mais peu d'entre eux ont obtenu ce statut et tous restent condamnés à une vie d'exilé.

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