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"Notre colère et notre espoir": inauguration à Bruxelles d'une "pierre de Rosette pour le Climat"

La "Pierre de Rosette pour le Climat" a été officiellement inaugurée dimanche, vers midi, sur la place Schuman à Bruxelles. Sculptée par Véronique Choppinet, la réplique à taille réelle de la pierre qui a permis à Jean-François Champollion de déchiffrer les hiéroglyphes sera le symbole principal des actions pour la lutte contre la crise climatique organisées dans le quartier européen du 6 au 20 novembre à l'occasion de la COP27 sur le climat, qui se déroule en Égypte.

Les quatre faces de la Pierre sont décorées de déclarations en quatre langues (les trois langues nationales et l'anglais): un message de colère face à l'inaction climatique, un mot adressé aux générations futures, un rappel du rapport Meadows et les (non) avancées enregistrées depuis et enfin la signature de l'artiste. "Cette pierre symbolise notre colère et notre espoir", a déclaré Stéphane Vanden Eede, représentant de Pakman, le collectif à l'initiative de l'action. "L'espoir qu'après 50 années perdues, nous prendrons, en tant que citoyens et politiques, les mesures nécessaires pour lutter contre le dérèglement climatique. Nous n'allons plus vers un mur, nous nous tenons juste devant le mur. Il faudra du temps et des générations pour reconstruire la terre idyllique que nous avons tous laissé détruire."

Des milliards sont encore investis dans les industries du charbon et du pétrole

"Ma colère est celle d'un jeune homme qui, en 1992, lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, pensait qu'après la guerre froide, l'argent qui servait aux armes allait désormais être investi dans le climat", a exposé Nicolas Van Nuffel de la Coalition Climat. "Trente ans plus tard, quelques maigres progrès ont été réalisés mais ils sont insuffisants. Des milliards sont encore investis dans les industries du charbon et du pétrole, alors que nous savions déjà à l'époque qu'elles étaient la cause du problème." "Il y a 13 ans, lors du Sommet pour le Climat à Copenhague, il a été convenu que les pays les plus développés, qui ont le plus pollué, déposeraient 100 milliards par an dans un fonds pour permettre aux pays en développement de survivre à la transition climatique. L'an dernier, seuls 80 milliards ont été déboursés", a déploré M. Van Nuffel. "Le fait que le Sommet pour le climat se déroule cette année dans un pays du Sud augmentera, espérons-le, la pression sur les pays développés pour tenir leurs promesses", a-t-il ajouté.

À partir de dimanche et jusqu'au 20 novembre, un chapiteau de 150 mètres carrés accueillera sur la place Schuman des assemblées citoyennes et des "nuits climatiques", sur l'idée de "Nuit Debout", lors desquelles des scientifiques des principales universités francophones du pays initieront des débats sur différents thèmes comme la démocratie, l'énergie ou encore l'agriculture.

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