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Ce laboratoire belge ultra secret situé à 225 mètres sous terre étudie les déchets nucléaires: nous l'avons visité

Cela fait déjà 40 ans qu'un laboratoire souterrain a été construit à Mol en Flandre, à plus de 200 mètres de profondeur. Il sert à étudier les effets des déchets radioactifs qui ont été enfouis dans l'argile. Une de nos équipes a pu visiter ce site ultra sécurisé.

Bien caché près de la centrale nucléaire de Mol, se trouve le laboratoire d'études nucléaires souterrain Hades. Pour y accéder, il faut prendre un ascenseur qui plonge à 225 mètres de profondeur. C'est là qu'il y a 40 ans, la Belgique a construit une première galerie pour étudier le stockage géologique de déchets radioactifs dans une épaisse couche d'argile.

Marc Demarche, est le directeur général de l'ONDRAF, Gestion fédéral des déchets nucléaires. Il est en charge de cet organisme et de cette gestion délicate. Avec un échantillon de terre d'argile, il nous explique le processus: "L'argile, c'est une sorte de plasticine dure. Et les éléments radioactifs, quand ils sortent à terme d'un déchet, ils vont se transporter très lentement dans cette argile et certains éléments seront même captés sur ces particules d'argile. Cela veut dire qu'ils perdront la majorité de leur activité dans la couche géologique ou qu'ils vont rester captés dans cette couche géologique."

Au fil du temps, le laboratoire s'est agrandi. Au coeur des parois de béton sont insérées des carottes d'éléments faiblement radioactifs. Des capteurs permettent d'en mesurer les effets à long terme. En 2015, une nouvelle étape est franchie. Dans cette galerie de 50 mètres, une expérience à l'échelle industrielle est lancée. Derrière une paroi en verre se trouve un déchet hautement irradie qui dégage une chaleur de plus de 80 degrés.

Eric Van Walle, directeur général du SCK CEN-Laboratoire Hades: "C'est par cette expérience qu'on essaie de voir la chaleur qu'un déchet hautement radioactif donnerait en fait à l'argile, à la paroi de l'argile. Après maintenant sept ans de cette expérience, on retrouve tout à fait les modèles qu'on a fait dans le temps et on peut exploiter ces modèles en fait au fil du temps et prévoir ce qu'il va se passer."

Le gouvernement fédéral vient d'approuver la poursuite de ce projet qui coûte 10 millions d'euros par an, mais rien n'est définitif, selon la ministre écologiste de l'Energie, Tinne Van der Straeten: "La gestion des déchets nucléaires, c'est un chantier qui va durer longtemps jusqu'à 300.000 années pour gérer les déchets nucléaires donc ça va coûter plus que 40 milliards d'euros, c'est le pollueur payant donc Engie-Electrabel qui est responsable pour cette facture."

À défaut de solution pour l'instant, les déchets sont stockés en surface. A terme, l'objectif serait de les placer dans ces conteneurs pour les stocker sous terre, dans des sites spécialisés. Pour l'instant, aucun site n'est en construction. Cela passera d'abord par une consultation et un débat public.

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