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Une vague de typhus canin est FATALE à plusieurs chiots dans la région de Charleroi: "Dans ma rue, c'est une hécatombe"

Plusieurs chiots ont succombé au typhus canin à Charleroi et ses environs. De l'avis de plusieurs vétérinaires, le virus "frappe fort" ces derniers mois. Aucune cause n'est avancée, mais les vétérinaires rappellent qu'un vaccin "efficace" existe pour lutter contre ce virus qui se transmet entre chiens, par contact entre eux ou via leurs excréments. Pour un chien adulte, même si la maladie doit être traitée avec sérieux, le danger est moindre,

Plusieurs personnes de la région de Charleroi nous ont contacté pour prévenir que le typhus canin, virus particulièrement dangereux pour les chiots, était virulent en cette fin d'été. "Je vous envoie ce message afin de vous prévenir qu'en ce moment le typhus canin tourne énormément dans la région de Charleroi", nous a ainsi indiqué Coralie, fin août, via le bouton orange Alertez-nous.

Les faits nous ont été confirmés par plusieurs vétérinaires qui exercent dans la ville ou aux alentours. "Oui c'est vrai, l'épidémie de typhus canin est assez virulente depuis la mi-juillet. Et malheureusement on a perdu plusieurs chiots cette année. Une fois qu'ils attrapent le virus ils sont très fragiles", nous a confié une vétérinaire de Lodelinsart qui a dû faire face au décès de petits chiens.


Quel est ce virus et quels sont les symptômes ?

Le typhus canin est une maladie infectieuse du chien due à un parvovirus. Le plus répandu se manifeste par des atteintes intestinales. Il existe un vaccin, mais en l'absence de celui-ci, le taux de mortalité chez les chiots est très important, de 20 à 30% malgré un traitement intensif. Sans traitement, le taux de mortalité atteint 91%. Les chiens adultes sont beaucoup moins sensibles pour plusieurs raisons. Les principales sont qu'ils ont déjà une meilleure immunité, et qu'en cas de contamination ils sont "plus robustes" et moins vite déshydratés que des chiots.

Ce virus se transmet entre les chiens, par contact direct ou, dans la majorité des cas, via les excréments. Les premiers symptômes apparaissent en général après 3 à 7 jours. Le chien souffre alors de léthargie, diarrhées, vomissements et parfois de la fièvre.

Sandra, mère de famille qui habite Charleroi, fait partie des maîtres qui ont vu un de leurs chiens succomber au virus durant l'été. "J'avais deux chiens. Un chihuahua de 7 mois et un autre de deux mois. Malheureusement, le plus jeune est décédé. J'ai perdu mon bébé", nous a raconté cette maman.

La tristesse s'est donc emparée du foyer de Sandra. Mais au-delà du chagrin, il y a aussi de la colère. "Dans la rue, c'est une hécatombe. J'ai une voisine qui a perdu deux American Staff. Le chien de mon autre voisine est aussi contaminé. On souffre dans notre rue, mais personne ne bouge. Ca ne peut pas continuer comme ça, les autorités doivent prendre les choses en mains", se fâche-t-elle.


Que faire si votre chien est contaminé ?

"Aller le plus vite possible chez votre vétérinaire, parce que chez les chiots ça peut aller très vite. Ils ont des diarrhées fortes qui deviennent hémorragiques. Ils deviennent alors complètement déshydratés et le risque est important. On en perd en général entre 20 et 30%", a expliqué Marie-Céline, vétérinaire en Brabant wallon.

Comme souvent, plus le virus est diagnostiqué tôt, plus votre chien aura de chances de le vaincre. Certaines races de chiens sont également plus sensibles, principalement les rottweilers, les chihuahas et les dobbermans. Tous les terriers sont aussi considérés comme étant plus "à risque", mais on soupçonne que c'est plus parce qu'ils vont renifler "un peu partout", comme l'ont précisé plusieurs vétérinaires.


Pourquoi une telle "hécatombe" dans la région ?

"Dans la rue, tout est sale. Il y a des détritus partout et plein de rats. Quand on voit tous les cas qu'il y a dans la rue, je suis sûre que c'est à cause de ça", accuse Sandra. "J'ai déjà prévenu le bourgmestre, l'échevin de la propreté publique, et le ministère de l'environnement. Mais c'est resté sans suite", regrette-t-elle.

"Normalement tout ce qui concerne la propreté publique n'a rien à voir avec ça. Les chiots se transmettent ça entre eux, par contact direct ou via les excréments", tempère Marie-Céline, vétérinaire dans le Brabant wallon. "Il faut éviter les contacts avec les excréments, et avec les autres chiens. Mais cela ne se transmet pas d'un rat à un chien", précise-t-elle.

Certaines personnes qui ont perdu leur chiot, mais qui souhaitent garder l'anonymat, se demandent aussi si la canicule et la sécheresse n'avaient pas pu jouer un rôle ? "Chez les chats, on observe parfois une augmentation des cas durant l'été. Mais c'est parce qu'il y a plus de chatons dans les refuges, et plus qui restent dehors. Mais chez les chiots, il n'y a pas vraiment de saison plus critique que d'autres", nous a indiqué Marie-Céline, vétérinaire en Brabant wallon. "Pour le moment, il n'y a pas de cause apparente. Maintenant, si dans une rue il y a plusieurs chiens infectés, eh bien ils transmettront plus vite le virus à d'autres. Il suffit parfois de cela et ça fait un peu boule de neige. Mais je ne vois pas en quoi la chaleur ou la sécheresse seraient responsables", a ajouté la vétérinaire de Lodelinsart.


Un vaccin "efficace"

Pour éviter que son chiot ne tombe malade, tous les vétérinaires interrogés ont indiqué qu'il était vivement conseiller de faire vacciner son animal. Certains vétérinaires ont même estimé que cela était "impératif". "Le vaccin fait effet en général après une semaine, mais ça dépend un peu du chiot, de son état de santé général et de son système immunitaire", confie la vétérinaire Marie-Céline.

"Il faut un premier vaccin à deux mois, puis un rappel le mois suivant. Durant cette période, évidemment, il faut rester très prudent et se dire que le chien peut quand-même attraper le virus. Ensuite il faut à nouveau administrer le vaccin quand le chien à 1 an, et ensuite faire un rappel tous les trois ans", a indiqué un autre vétérinaire actif en région liégeoise.

Selon les vétérinaires, le prix du vaccin varie entre 15 et 20 euros par injection. A cela, il faut ajouter le prix d'une consultation, ce qui nous amène dans la plupart des cas à un tarif allant de 40 à 55 euros.

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