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Accusations de viol dans le patinage: le Parquet réfléchit à ouvrir une enquête

Le parquet de Paris réfléchit à "la possibilité" d'ouvrir une enquête à la suite des accusations de viol et d'agressions sexuelles portées par la championne de patinage Sarah Abitbol contre son ancien entraîneur, a-t-on appris samedi de source judiciaire.

"La possibilité d'ouvrir une enquête est en cours d'analyse par le parquet de Paris", selon cette source.

Dans un livre témoignage paru jeudi ("Un si long silence", Plon), Sarah Abitbol, dix fois championne de France de patinage artistique en couple, multimédaillée européenne et mondiale en couple, accuse son ancien entraîneur Gilles Beyer de l'avoir violée et agressée sexuellement plusieurs fois entre 1990 à 1992, une période couverte par la prescription. Elle était âgée de 15 à 17 ans.

D'autres anciennes patineuses ont émis des accusations similaires contre M. Beyer et d'autres entraîneurs.

Hélène Godard accuse ainsi, dans L'Equipe et L'Obs, Beyer d'avoir eu des rapports sexuels avec elle, alors qu'elle avait 13 et 14 ans.

Anne Bruneteaux et Béatrice Dumur ont accusé elles un autre ancien entraîneur, Michel Lotz, d'avoir abusé d'elles dans les années 1980 alors qu'elles avaient 13 ans.

Vendredi, Gilles Beyer, 62 ans, a reconnu, dans une déclaration écrite à l'AFP, "des relations intimes" et "inappropriées" avec Sarah Abitbol, lui présentant des "excuses". L'ancienne championne a aussitôt refusé ses excuses, et déclaré sur le site internet de L'Obs qu'elle attendait une deuxième étape, "celle qui mettra en lumière la responsabilité de tous ceux qui ont couvert, dans le club (les Français volants) et à la fédération".

Au début des années 2000, sur la base d'un signalement de parents, Gilles Beyer avait fait l'objet d'une enquête judiciaire qui n'a pas abouti, puis d'une enquête administrative, qui a conduit le ministère des Sports à mettre fin à ses fonctions de cadre d'Etat, le 31 mars 2001, a-t-on appris auprès du ministère.

Malgré cette mise à l'écart, Gilles Beyer a poursuivi sa carrière au club parisien des Français volants, présidé par son frère Alain, jusqu'à son éviction vendredi, et a effectué plusieurs mandats au bureau exécutif de la FFSG jusqu'en 2018.

Ce maintien en poste met sous pression le patron de la fédération, Didier Gailhaguet, président depuis 1998, sauf une parenthèse entre 2004 et 2007. Ce dernier devra s'expliquer lundi auprès de la ministre des Sports, Roxana Maracineanu.

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