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Mis à la cave en juin, le "revanchard" Steve Mandanda a repris son envol avec l'OM et revient en équipe de France sur le devant de la scène, propulsé au poste de gardien N.1. Une résurrection pour celui qui a subi des "critiques très dures, trop dures", selon son entourage.
Le calvaire de la saison dernière, lors de laquelle le Marseillais reconnaissait en privé n'avoir "jamais été aussi nul", s'était terminé par une mise à l'écart de la sélection, après onze ans de loyaux services.
A 34 ans, le portier formé au Havre semblait avoir atteint le terminus de sa carrière internationale, dépassé dans la hiérarchie tricolore par les plus jeunes Alphonse Areola et Mike Maignan.
Didier Deschamps avait beau évoquer alors "un choix du moment", au sortir d'une "saison compliquée en club", ces mots pouvaient ressembler à un poli au-revoir.
Au Vélodrome, les chants à la gloire du "Fenomeno" ne descendaient déjà plus des tribunes depuis longtemps et Mandanda, avant de penser aux Bleus, pansait d'abord ses plaies à Marseille.
"Tu as tellement habitué les gens à être au très haut niveau depuis 10, 11 ans, pour une fois où tu fais une saison moyenne, voire très moyenne pour lui, du coup tu lis: +La fin de Mandanda+, +Mandanda doit tourner le page+...", rembobine son agent Stéphane Courbis, interrogé par l'AFP.
Ce sont "des critiques très dures, trop dures pour moi quand on connaît l'homme, toujours agréable, affable avec les journalistes. Attaquer le joueur, pas de souci, mais pas l'homme et son professionnalisme", embraye-t-il.
- "Carbo" après le Mondial -
Moqué par certains supporters sur son poids, Mandanda fait de son côté le dos rond, déjà tourné vers la saison d'après.
"Je ne peux pas lâcher comme ça. Je suis un peu revanchard et je ne sais pas ce que vont faire les dirigeants, (...) mais je ne peux pas partir sur une mauvaise saison comme celle-là", faisait savoir le N.30 de l'OM, dans une confidence au Canal Football Club.
Direction Merano, le centre d'amincissement italien prisé par les footballeurs en quête de légèreté.
"Tout le monde focalise sur Merano, mais c'est un plus. Le gros du boulot Steve l'a fait quotidiennement, voire deux fois par jour", après avoir rechargé les batteries au cours d'un été studieux, affirme Courbis.
Un an plus tôt, c'est un Mandanda essoré par la soixantaine de matches disputés en club qui avait pris part à la Coupe du monde en Russie, où il a disputé le dernier match de groupe. Normal que le joueur soit "+carbo+ psychiquement, nerveusement, physiquement" à la reprise, défend son agent.
Le début de saison 2019/20, après une préparation complète, s'apparente à une résurrection pour l'international aux 28 sélections, de nouveau au top avec Marseille. Pourtant, la porte de l'équipe de France reste fermée pour le rassemblement de septembre.
Le gardien né à Kinshasa a certes retrouvé "un physique de sportif de haut niveau", dixit Deschamps, le sélectionneur a préféré se "projeter" vers l'Euro-2020 en appelant ses concurrents parisien et lillois.
- Lloris blessé -
Touché mais pas coulé, il reste sur sa lancée dans les semaines qui suivent, avec pour apothéose un double arrêt magistral à la 85e minute du match contre Rennes, le 29 septembre. A seulement quatre jours de la liste des Bleus retenus pour octobre.
Son entraîneur milite alors pour son retour en équipe de France.
"Il mérite d'être rappelé en sélection, je pense que c'est l'objectif final quand tu es à ce niveau. J'espère qu'il profite du travail qu'on fait, mais sa qualité fait la différence, elle ne vient pas du travail de Will (Coort, entraîneur des gardiens)", développe André Villas-Boas.
Deschamps est du même avis et le convoque, à la place de Maignan et comme doublure du capitaine Hugo Lloris, le troisième gardien Areola étant alors en manque de temps de jeu au Real Madrid, où il est prêté.
"Steve fait partie du groupe France depuis plusieurs années, c'est quelqu'un très aimé des joueurs, sa place ici est faite. Quand il est revenu, ce n'était pas compliqué pour lui de retrouver ses marques", a apprécié Clément Lenglet mardi devant la presse.
Lloris blessé et forfait au moins jusqu'en 2020, c'est Mandanda qui devrait débuter vendredi contre l'Islande dans la dernière ligne droite des qualifications à l'Euro-2020. A lui de prouver qu'il a encore l'étoffe d'un numéro un.