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Jusqu'au printemps 2018, une case "origine" figurait dans les formulaires destinés à superviser les recrues potentielles. Pour "Français, il aurait fallu écrire blanc. D'autant que tous les joueurs qu'on recommandait étaient Français. Le PSG ne voulait pas qu'on recrute des joueurs nés en Afrique, car on n'est jamais sûr de leur date de naissance", raconte à Mediapart Serge Fournier, présenté comme le recruteur du PSG pour la région Normandie.
Mediapart publie un compte rendu d'une réunion interne décrite comme "houleuse" en mars 2014 en citant des déclarations attribuées à l'un des responsables de la cellule de recrutement de l'époque Marc Westerloppe, mais que ce dernier conteste: "Il y a un problème sur l'orientation du club, il faut un équilibre sur la mixité, trop d'Antillais et d'Africains sur Paris". Cette déclaration aurait suscité un vif "émoi" chez les autres participants à cette réunion, conduisant la direction à convoquer Marc Westerloppe à un entretien préalable à une sanction le 27 juin 2014. Mais il n'aurait pas été sanctionné.
Interrogé par Mediapart, le PSG a missionné l'ancien député PS et président de SOS racisme Malek Boutih pour réagir à ces révélations. Selon Malek Boutih, au sujet du fichage ethnique, "il y a un problème réel. Il n'y a pas eu de volonté d'omerta. (La direction) n'était pas au courant de l'existence de ces formulaires". Concernant Marc Westerloppe, "personne n'a apporté le moindre élément, personne n'a confirmé les propos tenus", assure Malek Boutih.
Pour le foot français, cette affaire réveille "l'affaire des quotas", quand avait émergé l'idée d'imposer des quotas de binationaux chez les jeunes, lors d'une réunion de la Direction technique nationale (DTN) fin 2010.