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Marseille-Lyon: Rudi Garcia, prophète nulle part

Parti de Marseille sous l'opprobre, arrivé à Lyon sous les sifflets, Rudi Garcia revient au Vélodrome où l'attend un accueil très hostile, dimanche (21h00) pour le choc OM-OL, comptant pour la 13e journée de Ligue 1.

L'"Olimpico" vire au Rudico". "C'est un match OM-OL ce n'est pas un match Marseille-Garcia", a tenté, vendredi en conférence de presse, l'homme au centre de l'attention.

Mais quelques minutes plus tard et 300 km plus au sud, son ancien capitaine marseillais, Dimitri Payet, n'hésitait pas à griffer, dénonçant en vrac "une communication qui ne passait plus" et "des prises de tête" avec son ancien coach. "On ne s'est pas séparés en bons termes", a conclu un Payet incisif.

Cela n'apaisera pas la tension d'un Vélodrome qui s'apprête à conspuer son ex-coach (2016-2019).

Le stade a progressivement pris en grippe Rudi Garcia au cours de la saison dernière, jalonnée de déceptions sportives.

Mais "j'ai souvenir qu'on est quand même allé en finale de coupe d'Europe" en 2018 (perdue 3-0 contre l'Atlético Madrid), rappelle à l'AFP Frédéric Bompard, adjoint de Garcia pendant 17 ans, de Dijon en 2002 jusqu'à l'OM en mai dernier.

- "Y aller comme un boxeur" -

"Si je fais la comparaison avec (Marcelo) Bielsa, qui n'a rien fait et était super aimé, je n'arrive pas à comprendre pourquoi Rudi est autant détesté, pourtant, je pense que notre travail n'était pas si mal que ça", ajoute "La Bompe".

Il n'a pas suivi Garcia à Lyon. "On avait peut-être besoin de s'aérer tous les deux, après presque 20 ans ensemble", explique le technicien, qui de son côté a des touches pour une nouvelle place d'adjoint.

Bompard rappelle aussi qu'avec Garcia et son staff l'OM est d'abord monté en puissance, 5e puis 4e et finaliste de C3, donc. "La saison dernière, on nous a reproché d'avoir fini 5e, mais on ne déteste pas quelqu'un qui finit 5e, pas autant!" s'étonne-t-il.

Interrogé sur l'accueil houleux promis à Garcia, Bompard ne s'en fait pas: "Il sait qu'il va se faire insulter, il l'a déjà vécu".

"Il faut y aller, comme un boxeur avant monter sur le ring, 95 minutes de concentration, si tu commences à répondre aux mecs, t'es mort", ajoute Bompard.

Et puis pour l'ancien gardien, Garcia n'est pas le seul acteur du "Rudico" qui puisse penser à une revanche.

- Important pour les joueurs aussi -

"J'ai entendu les joueurs de l'OM mettre beaucoup en avant le nouvel entraîneur, dire qu'ils travaillaient plus avec le ballon, qu'il les faisait mieux jouer... Maintenant vous allez devoir le démontrer sur le terrain, attention si vous perdez le match face à Lyon après tout ce que vous avez avancé..." prévient Bompard, s'exprimant avant la "sortie" de Payet.

"Si je me mets à la place Rudi, je n'ai peur de rien, conclut-il. Il ne concède qu'une forme de "double pression, peut-être: Rudi sait bien, comme il est aussi sifflé à Lyon, que s'il ne gagne pas face à Marseille, il va encore les entendre..."

Car à Lyon non plus Garcia n'est pas en odeur de sainteté, lui qui a débuté sur un banc professionnel à "Sainté" en 2001.

Encore sifflé à l'annonce des équipes mardi avant la victoire contre Benfica (3-1), le nouvel entraîneur reste contesté par une frange du public lyonnais, notamment pour des propos tenus à l'encontre de l'OL quand il défendait les couleurs de l'OM (2016-2019).

Le départ de l'entraîneur Bruno Genesio, détesté malgré de bons résultats et parti en juin dernier pour laisser la place au duo brésilien formé par Juninho, directeur sportif, et Sylvinho entraîneur, avait apaisé le climat autour de l'équipe.

Mais les supporters ultras ont de nouvelles têtes de turc dans leur collimateur en plus de Garcia, comme Lucas Tousart, Marcelo et Bertrand Traoré, buteur contre Benfica (3-1).

Avant même qu'il ne commence sa mission, une pétition circulait contre sa venue à l'OL comme pour Bruno Genesio en décembre 2015. Elle a recueilli plus de 5500 signatures.

Pour son premier match, le comité d'accueil avait déployé une banderole dans le virage nord: "Garcia, notre patience sera égale au respect que tu as montré au club: nulle". Garcia a vraiment deux bonnes raisons de gagner le Rudico...

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