Six mois après son éclatante victoire à Berlin, Naffissatou Thiam décide de se confier. Dans un entretien à la presse écrite, elle révèle l'attitude de la ligue d'athlétisme. Au beau milieu de l'heptathlon, les dirigeants de la Ligue la menacent de la désinscrire et de lui faire perdre son titre d'athlète de haut niveau. La raison: leur logo n'est pas assez visible sur le t-shirt de la jeune femme. Un coup dur en pleine compétition.
"Après une première journée déjà difficile sur le plan sportif, je suis arrivée à bout de nerfs dans ma chambre, et j’ai commencé à pleurer. J'étais complètement déstabilisée", indique-t-elle dans les colonnes du Soir.
Il y a quelques jours, plusieurs athlètes avaient dénoncé les pratiques de la ligue en refusant de signer un code de conduite lié aux prochains championnats d'Europe. Les sportifs se privaient alors d'y participer. "S'ils nous obligent à signer, je n'irais pas à Glasgow, c'est certain", nous avait affirmé le sportif Jonathan Borlée.
"On est littéralement dans du harcèlement"
Face à ces révélations en chaîne, la ligue fait marche arrière. Elle annonce un nouveau code de conduite moins contraignant. Mais il en faudra sans doute bien plus pour tranquilliser les athlètes. "Ça fait quasiment 15 ans que l'on vit dans ce climat-là. C'est très difficile. On est littéralement dans du harcèlement. Il y a eu des pressions terribles sur le 4 x 4 féminin l'année dernière. J'espère que l'on ne sera pas comme dans Publifin mais des gens doivent être sanctionnés", insiste l'entraîneur Jacques Borlée. Les athlètes disent maintenant vouloir se concentrer sur leurs performances. Sollicitée cet après-midi, la ligue belge d'athlétisme n'a pas répondu à nos demandes d'interviews.
