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Ski alpin: double ration de descente à Kitzbühel

Le circuit masculin de ski alpin se confronte, à huis clos de vendredi à dimanche, au mythe autrichien de Kitzbühel où l'attend une double descente de la terrible Streif en deux jours, pour un véritable un défi physique.

Sans lui faire déshonneur, la calorique cuisine autrichienne, quelque peu allergique à la verdure --entre la viande frite des Wiener Schnietzel (escalopes à la viennoise), goulasch et autres saucisses arrosées de bière blonde- n'est pas toujours des plus digestes.

L'indigestion, c'est justement ce qui guette les spécialistes de la vitesse à Kitzbühel, dont certains enchaînent cinq départs en cinq jours (2 entraînements officiels, 2 descentes et 1 super-G), qui ne semblent pourtant pas effrayés par l'épreuve.

"La principale différence c'est le fait d'avoir trois courses de vitesse (2 habituellement plus un slalom, NDLR), ce qui va coûter plus d'énergie mentale. Mais comme Wengen a été annulé la semaine dernière, on arrive ici avec plus d'énergie", note le Norvégien Kjetil Jansrud, vainqueur de la descente de "Kitz" en 2015.

L'autre classique de la saison, à Wengen (Suisse), a en effet été annulée la semaine dernière à cause de trop nombreux cas de Covid-19 dans la station, permettant à Kitzbühel de récupérer une descente.

"C'est notre job, à nous de nous gérer. J'ai bouffé des mois de préparation physique tout ce printemps et tout cet été et encore ces dernières semaines, donc physiquement je peux vous dire que je suis prêt", assure le Français Matthieu Bailet.

- "Serrer les dents" -

L'enchaînement de deux descentes ne relève pas de l'inédit, il était récurrent sur le Hahnenkamm (Crête de coq, le surnom de la montagne) dans les années 1980 et 1990.

En 1995, à cause de la météo, deux descentes légèrement raccourcies sont même organisées le même jour, pour un double triomphe du Français Luc Alphand à quelques heures d'intervalle.

"Sans faire une manche cool, ils peuvent gérer un peu les entraînements, certaines sections, où tu ne prends pas tous les risques, conseille Alphand, dernier vainqueur tricolore du mythe (en 1997). Mais physiquement ils n'auront pas de soucis pour +se balancer+ deux minutes par jour."

"Ca va faire une longue semaine, dont on va repartir rincés, et la tête peut prendre le pas sur le physique, estime pour sa part Maxence Muzaton, 5e l'an dernier. A la fin de la deuxième descente, on sera plus entamés physiquement et celui qui saura serrer les dents une seconde de plus fera la différence."

La Streif, qui sourit habituellement aux skieurs expérimentés, sera un excellent révélateur pour le jeune Suisse Marco Odermatt.

A 23 ans, la grave blessure du tenant du titre du gros globe Aleksander Aamodt Kile a propulsé Odermatt à la 2e place du classement général, en premier rival d'Alexis Pinturault, qui sera présent pour le super-G dimanche.

A 277 points du Français, Odermatt, excellent en géant et solide en super-G jusqu'ici, doit profiter des descentes pour marquer des points s'il veut titiller le Français qui ne les dispute pas.

"Je ne pense pas au classement général, Alexis Pinturault est trop fort cette année", a-t-il pourtant assuré mercredi, repoussant toute forme de pression.

Programme de la Coupe du monde de ski alpin hommes de Kitzbühel:

Vendredi: première descente, à 11h30

Samedi: deuxième descente, à 11h30

Dimanche: super-G, à 10h30

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