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Les stades du Mondial au Qatar sont déjà prêts. Le coup d’envoi a lieu dans 6 mois (du 21 novembre au 18 décembre). Notre équipe d’envoyés spéciaux à Doha, Laxmi Lota et Thomas Kinet, a pu visiter ceux où joueront les Diables rouges.
Les Diables Rouges font partie du groupe F avec le Canada, le Maroc et la Croatie. Le Mondial commencera le 23 novembre pour les Belges contre le Canada. Ils affronteront ensuite le Maroc (le 27/11) puis la Croatie (le 1er décembre).
Le match face au Maroc en phase de poule se déroulera au Al Thumama Stadium. Le stade est situé à Doha et a une capacité de 40.000 personnes. Sa construction a débuté en 2017 et s'est achevée l'an dernier.
L'Ahmad bin Ali Stadium est l'autre stade où joueront les Belges. Il se trouve à Al Rayyan et les Diables y joueront leurs rencontre contre le Canada et la Croatie. Il peut accueillir 40.000 spectateurs également.
La pelouse doit être parfaite pour la compétition. "C'est un programme d'irrigation spécifique basé sur la position du soleil, la saison, et même le type de gazon. Nous en avons deux sortes. Le gazon d'hiver et celui d'été. Il y a peu de possibilités d'avoir de l'eau recyclée au Qatar, c'est donc de l'eau courante et potable, car il ne pleut pas souvent ici", détaille Mario Zraunig, chef des opérations au stade Ahmad bin Ali.
Des stades climatisés
Au total, 8 stades seront utilisés au total dans le pays pour la compétition. Parmi eux, 7 ont été totalement construits ou reconstruits pour un budget total de 6 milliards d'euros. Ces infrastructures dernier cri sont même climatisées en cas de besoin aussi bien en tribunes que sur le terrain. Pour les Qataris, les recommandations du GIEC ne comptent pas, le show doit avoir lieu coûte que coûte et peu importe que les stades soient grands ouverts.
Alors, dans le Al Thumama Stadium, quand il fait 45 degrés dehors, il fait 25 degrés dans le stade. "Parfois, les spectateurs ont même trop froid. C'est arrivé lorsqu'on a testé le système de refroidissement lors de compétitions. Parfois, il faut le diminuer, parfois l'augmenter. On fait des réglages. Ce n'est pas seulement pour le Mondial. C'est aussi pour nous. Rien ne pourra arrêter les matchs, même l'été", explique Khalifa Al Mana, chargé de projet au stade Al Thumama.
Cependant, la climatisation ne devrait pas être utilisée durant le Mondial, car les températures seront clémentes. En novembre et décembre, il fait 25 degrés à Doha. La climatisation a été pensée pour accueillir des matchs et des tournois régionaux durant toute l’année. La majorité des stades sont démontables. Une partie des sièges seront donnés à des pays africains et asiatiques après la compétition.
Accusations de mauvais traitements
Tous les stades sont prêts depuis au moins 1 an. Il faut les entretenir jusqu'au jour J. Les tempêtes de sable récurrentes et l'humidité recouvrent les sièges d'une poussière tenace. Aussi tenaces que les accusations de mauvais traitements des ouvriers qui ont construit ces stades. Ces dernières années, le Qatar a été régulièrement pointé du doigt par les ONG. En février 2021, le très sérieux journal The Guardian affirmait que 6.500 travailleurs migrants sont morts sur les chantiers.
"Dans ce stade, on compte plus de 3 millions d'heures de travail effectué sans le moindre incident", explique Khalifa Al Mana, chargé de projet au stade Al Thumama. Ce dernier nous assure que "personne n'a perdu la vie sur ce chantier". "Ici, à Al Thumama, je peux vous dire qu'il n'y a pas eu de mort", affirme le chargé de projet.
Après la construction de 8 stades, un métro flambant neuf et des hôtels, le Qatar n'a pas l'intention de s'arrêter au mondial de football. Le pays est candidat pour organiser les Jeux olympiques de 2032.
Par le passé, les premiers Mondiaux à s'être déroulés au Qatar ont été les Championnats du monde de tennis de table par équipes, en 2004. Ont suivit ceux d'haltérophilie (en 2005), d'athlétisme en salle (2010), de natation en petit bassin (2014), de handball (2015), de cyclisme (2016), de gymnastique (2018) et enfin d'athlétisme (2019). L'on se souvient des critiques particulièrement virulentes après les Mondiaux de cyclisme, qui s'étaient déroulés en plein soleil, et d'athlétisme. Ces derniers se sont disputés dans un stade pratiquement vide, la population locale n'étant pas intéressée.
Le pays se lance depuis des années dans une guerre d'influence avec ses voisins directs l'Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis. Tous les enjeux de cette guerre sont expliqués dans le podcast de D'où ça sport.