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10.000 pièces nettoyées, une énorme cuve remplacée: voici à quoi ressemble l'usine Ferrero d'Arlon après la "crise" de la salmonellose

L'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) a décidé de remettre à Ferrero une autorisation conditionnelle de reprise de production pour son usine d'Arlon, annonce vendredi l'instance de contrôle dans un communiqué. L'autorisation, qui permet un redémarrage des activités dès ce vendredi, est accordée pour une période de 3 mois.

Durant cette période, des analyses seront effectuées sur les matières premières ainsi que sur les produits finis. Si les résultats sont conformes, les lots pourront être mis sur le marché. "Cette décision survient à l'issue de plusieurs semaines d'analyses approfondies durant lesquelles l'Afsca a procédé à plusieurs contrôles sur place tant au niveau des procédures internes mises en place par Ferrero que de l'infrastructure de l'usine", explique l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire. Selon ces analyses, Ferrero offre les garanties nécessaires de conformité aux règles et exigences en matière de sécurité alimentaire. 

"Néanmoins, l'Afsca a opté pour une autorisation conditionnelle car l'Agence estime qu'il est indispensable de pouvoir vérifier l'application concrète de toutes les procédures internes une fois que l'usine aura repris ses activités de production", précise l'instance. "Nous sommes très heureux d'avoir reçu le feu vert de l'autorité belge de sécurité alimentaire. Nous tenons à remercier l'Afsca pour ses conseils et son soutien inestimables", a pour sa part réagi Lapo Civiletti, directeur général du groupe italien Ferrero, à l'annonce de la nouvelle.

"Nous sommes vraiment désolés de ce qui s'est passé et nous tenons à nous excuser une fois de plus auprès de toutes les personnes touchées. Nous n'avons jamais connu une telle situation au cours de nos 75 ans d'histoire. Nous avons tiré les leçons de cet événement malheureux et nous mettrons tout en œuvre pour que cela ne se reproduise pas", a-t-il poursuivi. Depuis la mise à l'arrêt de l'usine, "plus de 1.800 tests de qualité ont été effectués, 10.000 pièces ont été démontées et nettoyées, et des investissements importants ont été réalisés. Cela inclut le remplacement d'équipement ainsi que l'installation de 300 mètres de nouveaux tuyaux", fait savoir Ferrero. "Nous avons également mis à jour les protocoles de sécurité des produits, les formations et l'échantillonnage dans l'usine", ajoute le groupe, qui espérait initialement un redémarrage le 13 juin, juste à temps pour lancer la production estivale, cruciale pour l'achalandage des magasins pour les fêtes de fin d'année.

De son côté, le ministre fédéral de l'Agriculture, David Clarinval, en charge de l'Afsca, s'est réjoui vendredi de l'avancement favorable du dossier. "L'autorisation conditionnelle de l'usine Ferrero d'Arlon est la première étape vers une autorisation finale. Je continuerai à suivre de près les évolutions dans ce dossier", a-t-il souligné. Pour rappel, l'Afsca avait retiré à l'usine son permis de production le 8 avril dernier après l'enregistrement d'une centaine de cas de salmonellose en Europe, reliés à la consommation de Kinder produits à Arlon. Etaient concernés les Kinder Surprise, Kinder Mini Eggs, Kinder Surprise Maxi 100 g et Kinder Schoko-Bons, dans tous les pays où ils sont distribués, et quelle que soit leur date de péremption.

Selon le dernier décompte du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), 392 cas confirmés et 22 probables ont été identifiés dans les pays de l'UE et en Grande-Bretagne. Soupçonné d'avoir tardé à réagir face à un problème identifié dès décembre, Ferrero est la cible de plusieurs enquêtes judiciaires. Une enquête a notamment été ouverte le 25 mai par le parquet de Paris pour "tromperie aggravée par le danger pour la santé humaine" et "mise en danger de la vie d'autrui". Des perquisitions ont par ailleurs eu lieu en Belgique et au Grand-Duché du Luxembourg début juin.

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