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Quand les favoris tombaient les uns après les autres, la moto N.5 du team F.C.C. TSR Honda France est restée sereine sur ses deux roues pour s'offrir les 41e 24 Heures Motos, devant la Honda N.111 et la BMW N.13, dimanche au Mans.
Il s'agit de la première victoire d'une équipe japonaise sur le circuit Bugatti, signe que le Championnat du monde de vitesse moto (EWC), longtemps pré carré des équipes françaises, s'internationalise.
A l'issue de la deuxième manche sur cinq au programme de la saison 2017-2018, le F.C.C. prend pour quatre points la tête du classement mondial au GMT 94.
Ironie du sort, la N.5 doit en partie son succès à une chute dimanche matin de la Yamaha N.94 du GMT, leader pendant la plus grande partie de la course.
Les Français Freddy Foray et Alan Techer (gravement accidenté lors d'une séance d'essais en 2017) et l'Australien Josh Hook ont ensuite su faire preuve de sang-froid pour éviter les erreurs et s'imposer pour la troisième participation de leur équipe à la classique mancelle.
"Il n'y a pas de meilleur endroit pour gagner pour la première fois", s'est réjoui le +rookie+ Hook, quand l'expérimenté Foray confiait "pressentir quelque chose de bien depuis cet hiver."
Clin d'oeil à l'histoire de l'épreuve, sa première édition il y a quarante ans, en 1978, avait déjà été remportée par une Honda. La dernière victoire de la marque remontait à 2006 et son dernier doublé à 1986.
Témoignant d'une course serrée, les trois premiers se tiennent en trois tours.
Même chose en catégorie Superstock, dans laquelle la Yamaha N.36 du 3ART - Moto Team 95, sixième au général, l'emporte pour 17 secondes seulement sur la Yamaha N.96 du team Moto Ain.
- "Nuit de jobard" -
L'épreuve, disputée dans d'inhabituelles conditions estivales, a eu tout l'air d'un jeu de quilles, au cours duquel de nombreux candidats à la victoire ont vacillé.
La Yamaha N.94, championne du monde en titre et tenante de l'épreuve, a été la dernière à pécher par maladresse alors qu'elle menait la course, deux chutes dans la matinée de dimanche la reléguant à la dixième place.
Avant cela, elle s'était installée en tête à la faveur de la sortie de piste de la Yamaha N.7 du YART, elle-même devenue leader suite à la chute, après une heure seulement, de la Kawasaki N.11.
Le Team SRC Kawasaki, condamné aux espoirs vite déçus lors des trois dernières courses de 24 Heures, s'est accroché pour remonter à la cinquième place. "On a toujours de petits problèmes", a regretté son pilote français Randy de Puniet. "Mais je reviendrai encore et encore car je veux gagner".
Le YART Yamaha, lui, a abandonné suite à sa chute, comme les BMW N.9 (casse moteur dimanche matin) et N.48, pilotée notamment par l'Allemande Lucy Glöckner, seule femme en lice pour les places d'honneur (problème de boîte de vitesses samedi soir).
La troisième place de la BMW N.13 du team Penz13 est une maigre consolation pour la marque allemande qui, avec quatre motos dans le top 10 des qualifications (ce qui en faisait le constructeur le plus représenté), pouvait espérer mieux.
La N.111 du team Honda Endurance Racing peut elle se féliciter d'une "remontée impossible", d'une "nuit de jobard", selon son pilote français Sébastien Gimbert, après une entame de course perturbée par des problèmes électroniques.
"C'est une excellente deuxième place: on était 38e au bout de deux heures et on remonte à un tour", a ajouté son équipier et compatriote Grégory Leblanc.
La saison se poursuit avec les 8 Heures du Slovakia Ring le 12 mai.