Partager:
Diverses perquisitions ont eu lieu mardi matin simultanément en Belgique et en France, afin d'interpeller les responsables présumés d'un important trafic d'êtres humains, a confirmé mercredi le parquet fédéral dans un communiqué. Au total, 13 personnes de nationalité vietnamienne (11) et marocaine (2) ont été privées de liberté en Belgique après 16 perquisitions dans les communes d'Anderlecht (5), Schaerbeek (3), Molenbeek-Saint-Jean (3), Leeuw-Saint-Pierre, Ganshoren, Bruxelles, Uccle et Etterbeek.
Jusqu'à présent, cinq personnes ont été inculpées par un juge d'instruction de Flandre occidentale de trafic d'êtres humains avec circonstances aggravantes, appartenance à une organisation criminelle et faux et usages de faux. Toutes ont été placées sous mandat d'arrêt. "La filière mise en place par les trafiquants est soupçonnée d'avoir vraisemblablement transporté jusqu'à plusieurs dizaines de personnes chaque jour depuis plusieurs mois. L'organisation se concentrait sur le transport de réfugiés venant d'Asie, du Vietnam en particulier", a précisé le parquet. Cette organisation est notamment suspectée, dans un dossier traité principalement par la Grande-Bretagne, d'avoir rendu possible un transport dans un camion réfrigéré, découvert la nuit du 22 au 23 octobre 2019, par la police britannique dans une zone industrielle à Grays (Essex, Royaume-Uni). Au total, 39 personnes avaient été découvertes sans vie. Les cadavres de 31 hommes et huit femmes, dont deux adolescents de 15 ans, avaient été ainsi découverts à bord d'un conteneur en provenance du port de Zeebrugge. Toutes les victimes avaient des documents d'identité vietnamiens.
En France, 13 personnes ont été arrêtées dans la région de Paris - Île-de-France. L'opération s'est déroulée en partie sous le contrôle du juge d'instruction de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), précise Eurojust. Ces perquisitions et les 26 arrestations au total ont été possibles grâce à la coopération des autorités policières et judiciaires de la Belgique, de la France, de la Grande-Bretagne, de l'Irlande, d'Europol et d'Eurojust. Les peines encourues pour ces faits vont de un an à 15 ans d'emprisonnement et une amende de 1.000 à 150.000 euros par victime identifiée. Dans la partie britannique de l'enquête, cinq personnes ont déjà été inculpées dans cette affaire dite du camion charnier. Le chauffeur du véhicule, Maurice Robinson, 25 ans, a plaidé début avril coupable d'homicides involontaires devant un tribunal londonien.
Dans l'intervalle, un homme arrêté en Irlande est soupçonné d'"avoir organisé" le mouvement des chauffeurs participant au trafic ayant mené à la mort des 39 migrants vietnamiens, annonçait à la mi-mai le parquet irlandais. Au Vietnam, sept personnes suspectées d'être impliquées dans la découverte des 39 corps ont aussi été inculpées, faisait savoir la police vietnamienne en février.