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Asile et migration - Grèce: Amnesty dénonce les renvois forcés illégaux de personnes réfugiées ou migrantes

(Belga) Les autorités grecques postées aux frontières arrêtent violemment et illégalement des groupes de personnes réfugiées ou migrantes avant de les renvoyer en Turquie, en dépit des obligations en matière de droits humains qui leur incombent au regard du droit de l'Union européenne (UE) et du droit international, dénonce mercredi Amnesty International dans un rapport intitulé "Greece: Violence, lies and pushbacks".

Dans ce document, l'organisation démontre que les autorités grecques procèdent à des renvois forcés illégaux par voies terrestre et maritime. Le rapport porte principalement sur les opérations illégales menées dans la région de l'Evros, à la frontière terrestre entre la Grèce et la Turquie entre juin et décembre 2020.  "En février et mars 2020, la Grèce a violemment renvoyé des réfugiés et des migrants après l'ouverture unilatérale des frontières terrestres par la Turquie", détaille Amnesty. "Les nouvelles recherches, qui ont permis de réunir des éléments au sujet des problèmes qui se sont fait jour dans le sillage de ces mesures, entre juin et décembre 2020, montrent que la Grèce continue de commettre des violations des droits humains, qui sont devenues une pratique bien ancrée." La grande majorité des personnes avec lesquelles Amnesty International s'est entretenue ont signalé avoir assisté ou été soumises à des violences perpétrées par des personnes qu'elles ont décrites comme des représentants de l'État grec en uniforme et des hommes en civil. Elles ont dit avoir reçu des coups de bâton ou de matraque, des coups de pied et des gifles et avoir été poussées, ce qui a parfois entraîné des blessures graves. Les hommes ont souvent été contraints à se dénuder pour se soumettre à des fouilles humiliantes et agressives, poursuit l'organisation. Elle ajoute que les renvois forcés illégaux ne se limitent pas aux frontières. Selon le rapport, des personnes sont également arrêtées et détenues à l'intérieur des terres avant d'être transférées dans la région de l'Evros en vue de leur renvoi illégal. Frontex, l'Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, est tenue de prendre des mesures raisonnables pour protéger les personnes des violations des droits humains, rappelle l'ONG. "Si elle ne peut le faire efficacement, elle doit suspendre ou cesser ses activités en Grèce", a déclaré Adriana Tidona, spécialiste des migrations en Europe à Amnesty International. Le rapport d'Amnesty International se fonde sur des entretiens accordés par 16 personnes, qui ont été victimes de 21 renvois forcés illégaux. Sur la base des témoignages recueillis, les renvois forcés illégaux auraient concerné environ un millier de personnes. (Belga)

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