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Au front contre le Covid-19, Castex appelle les Français à "l'esprit de responsabilité"

A quelques jours de la rentrée, le Premier ministre Jean Castex a appelé mercredi les Français "à l'esprit de responsabilité" face à la recrudescence de l'épidémie, tout en esquissant les contours du plan de relance économique qui sera présenté la semaine prochaine.

"Je n'ai jamais cru que l'État pouvait tout faire, il a sa part de responsabilité (...) mais il faut que tout le monde se sente concerné par la lutte contre l'épidémie", a souligné M. Castex, lors d'un entretien matinal sur France Inter, tout en concédant que le port du masque pouvait parfois être "pénible".

Interrogé sur le refus de généraliser sa gratuité pour les élèves, il a fait valoir qu'"aucun pays au monde" n'avait pris une telle mesure, en rappelant que les personnes fragiles, pour des raisons médicales ou financières, bénéficiaient déjà de la gratuité.

"On (ne) va (pas) payer des masques à des familles qui n'en ont absolument pas besoin", a-t-il encore martelé, alors qu'il devient obligatoire pour les collégiens et lycéens à partir de la rentrée mardi prochain.

L'entretien d'une cinquantaine de minutes dans la matinale radio la plus écoutée de France marquait la rentrée médiatique du Premier ministre. Le gouvernement a décidé de monter au front toute la semaine pour mettre en garde contre la reprise de l'épidémie.

Jean Castex a assuré qu'il n'y avait "pas de quoi s'affoler, on n'est pas revenu à la situation (...) du mois d'avril ou du mois de mai", "mais malgré tout, il y avait encore il y a quelques semaines 1.000 cas par jour qui étaient diagnostiqués, on est (aujourd'hui) autour de 3.000". "Vous voyez bien quand même qu'il y a quelque chose qui se passe", a-t-il ajouté, en précisant que les admissions en réanimation "progressent, mais extrêmement légèrement".

Une évolution défavorable de la situation pourrait-elle conduire à confiner à nouveau? "Nous avons envisagé toutes les hypothèses", mais "ça n'est pas un objectif", a répondu le Premier ministre, en rappelant les conséquences notamment "économiques" du confinement du printemps.

Par ailleurs, le gouvernement "n'exclut pas" une fermeture des bars et restaurants à 23H00 à Paris, où le virus circule activement, comme cela a été décidé pour Marseille et l'ensemble des Bouches-du-Rhône, a indiqué son porte-parole Gabriel Attal, quelques heures plus tard, à l'issue du Conseil des ministres.

- Plan de relance -

Au-delà des mesures sanitaires, le Premier ministre a esquissé le contenu du plan de relance économique de 100 milliards d'euros, dont la présentation devait initialement avoir lieu mardi, finalement repoussée au jeudi 3 septembre. Le plan est "bouclé", a assuré Jean Castex, en faisant valoir que "le pire de tout, (ce serait) que l'on s'enfonce parce que l'on ne reprend pas l'activité dans une crise économique et sociale qui serait beaucoup plus dangereuse que la crise sanitaire".

Dans l'après-midi, devant un parterre de chefs d'entreprises lors de l'université du Medef, à Paris, le Premier ministre a promis que le plan serait "équilibré entre les grandes et les petites entreprises".

Jean Castex a encore vanté la "puissance des moyens" du dispositif, les 100 milliards d'euros représentant "quatre fois plus que le plan de 2008, un tiers du budget de l'Etat", en défendant une "relance par l'offre et l'investissement", et non par la demande, et en rappelant la baisse de 10 milliards d'euros des impôts de production.

Quant aux conditions actuelles d'indemnisation du chômage partiel, elles seront maintenues "au moins jusqu'au 1er novembre" alors qu'elles devaient être revues à la baisse au 1er octobre.

Concernant le seul secteur culturel, il a fait état d'une "dotation exceptionnelle" de deux milliards d'euros, mais a indiqué qu'il ne serait "plus possible à l'autorité préfectorale de déroger" à la jauge maximale de 5.000 personnes "dans les départements rouges", notamment en Île-de-France.

Dans un sondage Elabe pour BFM TV réalisé auprès de 1.000 personnes mardi et mercredi, 74% des Français interrogés se disent "inquiets" de la propagation de l'épidémie, soit 18 points de plus par rapport au 15 juin.

Quelque 43% disent faire confiance à Emmanuel Macron et au gouvernement pour lutter efficacement contre l'épidémie (+3 points), contre 56% (-4 points) l'inverse.

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