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"Cela m'a brisé le cœur", "Je n'ai rien à ajouter": les derniers mots des accusés au procès des attentats de Bruxelles

Nouvelle phase au procès des attentats de Bruxelles. Apres 7 mois de procès, les jurés commencent à délibérer aujourd'hui. Jeudi soir, les 10 accusés ont pu prendre une denrière fois la parole. Mais Salah Abdeslam n'a pas voulu s'exprimer. 

A 22h, jeudi soir, le convoi avec les 12 jurés effectifs et les 15 jurés suppléants a quitté le justicier à Haren pour un lieu tenu secret. Quelques minutes plus tôt, l'heure était aux derniers mots des 10 accusés. Mohamed Abrini et Osama Krayem ont gardé le silence, tout comme Salah Abdeslam. "Je n'ai rien à ajouter", a dit ce dernier.  

"C'est un peu désolant après sept mois de procès, après autant de témoignages des victimes. Je pense qu'ils auraient pu faire preuve d'un peu de respect", estime Maryse Alié, l'avocate de parties civiles.

"Les derniers mots, cela doit être quelque chose de spontané. S'il ne le sent pas, c'est son droit le plus strict", indique de son côté Delphine Paci, l'avocate de Salah Abdeslam. 

Sofien Ayari, arrêté en même temps que Salah Abdeslam le 18 mars 2016, s'est adressé aux jurés et a demandé de tenir compte du compte du contexte de la guerre en Syrie. "Je ne le demande pas comme une circonstance atténuante. (...) Je ne suis pas venu pour tuer des gens parce que leur mode de vie ne me convient pas. Ce qui m'a poussé à quitter la Syrie, c'est ce que j'ai vu là-bas,... face auquel on est impuissant, face auquel on n'est pas préparé. C'est ça qui a changé quelque chose dans mon esprit, dans ma manière de penser", a-t-il déclaré. 

Il a poursuivi: "Les gens qui sont venus témoigner, ça m'a montré une tristesse que j'avais déjà vu en Syrie. Cela m'a brisé le coeur. Je leur souhaite le plus grand courage."

"Je diras qu'Ayari a parlé avec son coeur et bien. L'homme vaut la peine. Il y a peut-être moyen de faire encore quelque chose avec lui", a ajouté Xavier Carrette, l'avocat d'un accusé.

Des accusés qui, à plusieurs reprises, ont profité de leur dernière prise de parole devant la Cour pour demande pardon aux victimes. 

"Je présente mes sincères excuses à ceux qui ont perdu un être cher, à ceux qui ont été blessés, meurtris et à ceux qui ont été choqués psychologiquement. Je ne suis pas fier d'être dans ce box", a dit Hervé Bayingana. 

"J'espère que cela ne se reproduira plus parce que je ne pensais pas aux victimes avant le procès mais les voir ici témoigner, c'est impossible de ne pas y penser. Je présente mes excuses", a ajouté Bilal El Makhouki.

"Ce qui est clair, c'est qu'ils regrettent tous ce qu'ils ont fait. Ils ont manifesté de manière très claire que le terrorisme est une voie sans issue", a poursuivi Guillaume Lys, l'avocat de l'association de victimes V-Europe.

"Ils ont dit ce qu'ils pensaient et surtout le fait qu'ils ont pris conscience de la gravité des faits par l'écoute des victimes. C'est un résultat important qu'ils n'ont pas eu à Paris, mais bien ici à Bruxelles", souligne Vincent Lurquin, l'avocat d'un accusé.

La délibération commence. Pendant deux à trois semaines, les jurés seront entièrement coupés du monde. Ils doivent répondre à 287 questions. 

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