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"Il l'a assassinée d'une manière brutale et sanglante": Jurgen Demesmaeker, le compagnon de l'ex-bourgmestre d'Alost, condamné à 30 ans de prison

Après deux heures et demie de délibération, le jury de la cour d'assises de Gand a condamné, ce mardi, Jurgen Demesmaeker (52 ans) à 30 ans d'emprisonnement, ainsi qu'à cinq ans de mise à disposition du tribunal de l'application des peines (TAP). L'accusé avait été déclaré coupable lundi soir de l'assassinat, en 2020, de sa compagne Ilse Uyttersprot, l'ancienne bourgmestre d'Alost.

La défense avait contesté la préméditation tandis que les parties civiles et le ministère public avaient enjoint le jury à déclarer le quinquagénaire coupable de l'assassinat de sa compagne. Le jury a estimé qu'il y avait bien préméditation.    

Plus tôt dans la journée, le ministère public avait requis la réclusion à perpétuité et sept ans de mise à disposition du TAP à son encontre, ne trouvant à l'accusé aucune circonstance atténuante. La défense, pour sa part, espérait une peine de prison comprise entre 20 et 25 ans.    

Frappée à la tête avec un marteau

llse Uyttersprot a été tuée dans la nuit du 3 au 4 août 2020. Son corps a été retrouvé au domicile de l'accusé, qui s'était présenté à la police le 4 août en matinée. L'homme nouait une relation avec la victime depuis quelques mois. Il a expliqué aux policiers l'avoir frappée à la tête avec un marteau. L'autopsie a révélé que le décès était dû à un violent traumatisme crânien provoqué par une demi-douzaine de coups.  

Jurgen Demesmaeker assure ne pas avoir planifié les faits. Lors de sa première audition, l'accusé avait déclaré être en dépression et devoir faire face à des soucis financiers, des problèmes amplifiés par la crise du coronavirus, selon ses dires. La victime et lui avaient débuté une relation trois mois plus tôt, le 11 mai. Jurgen Demesmaeker avait toutefois rencontré Ilse Uyttersprot quatre ans auparavant, au carnaval d'Alost. D'après le quinquagénaire, la politicienne désirait vivre leur relation au grand jour mais avait imposé certaines conditions en raison de son rôle de mandataire politique.  

Mis sous pression 

Lors de cette même audition, le quinquagénaire avait déclaré qu'Ilse Uyttersprot mettrait fin à leur relation si son état dépressif ne s'améliorait pas et qu'il se sentait mis sous pression. Le lendemain de cet échange, il dit avoir été réveillé par le réveil d'Ilse mais celle-ci l'a éteint et a continué à dormir. Il a confié avoir peur que sa compagne ne le mette davantage sous pression et est allé dans la réserve, où il a saisi le marteau de son coffre à outils avant de lui infliger six coups à la tête.    

L'accusé a assassiné sa compagne d'une manière brutale et sanglante alors qu'elle dormait 

Dans l'arrêt sur la peine, il est fait état de la gravité des faits. "L'accusé a assassiné sa compagne Ilse Uyttersprot d'une manière particulièrement violente, brutale et sanglante alors qu'elle dormait sans défense. Il a ôté la vie à une belle personne. (...) Son large sourire visible sur les photos du dossier est une représentation fidèle de ce qu'elle était."  

Les proches d'Ilse Uyttersprot ont réagi avec soulagement à la condamnation. La mère, les deux fils et l'ex-mari de la victime étaient présents lors de l'arrêt. "Il est et restera un assassin. Il gardera cette étiquette jusqu'à la fin de sa vie. C'est très important pour nous", a déclaré l'ex-mari de la victime. "Ces semaines ont été difficiles. Ce que nous devons retenir, c'est que les témoignages ont dressé une très belle image de notre mère. Une femme forte, douce et serviable. Une femme et une maman fantastiques aussi", a conclu le fils cadet.

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