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Une nouvelle école incendiée à Montignies: la ministre dénonce des "actes de terrorisme"

L'École des Cités à Montignies-sur-Sambre (Hainaut) a été victime d'un incendie dans la nuit de jeudi à vendredi, vers 23h00, a confirmé la zone de police de Charleroi vendredi matin. Il s'agit du sixième établissement scolaire de la région carolorégienne touché par les flammes depuis la nuit de mardi à mercredi. Aucun message de revendication n'a été trouvé sur les lieux, mais le feu pourrait être lié aux fausses informations qui circulent sur les animations EVRAS (Éducation à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelles).

La ministre de l'Éducation s'est rendu sur place avec le bourgmestre de Charleroi, Paul Magnette. Les mots sont durs: Caroline Désir dénonce une forme de "terrorisme". "On est en colère aujourd'hui parce qu'on voit la multiplication de ces actes de terrorisme commis sur des établissements scolaires. C'est d'une gravité extrême parce qu'on s'attaque à la liberté d'enseignement, qui est un des piliers de notre état de droit. Ici, évidemment, on voit les équipes éducatives extrêmement choquées, mais on voit aussi des équipes éducatives dans l'incompréhension totale. Parce qu'ils ont eu, encore hier, une réunion avec les parents pour expliquer ce qu'était EVRAS. Ils ont senti qu'ils pouvaient les rassurer sur les véritables contenus et lutter contre les mensonges et la désinformation qui circulent sur les réseaux sociaux. On ne comprend pas comment on peut s'attaquer comme ça à des écoles. Les enfants qui étaient là ce matin étaient en pleurs. Il faut se rendre compte de ce à quoi on touche ici", déclare-t-elle.

Les animations EVRAS existent depuis des dizaines d'années ici à Charleroi

La ministre déplore l'utilisation des réseaux sociaux pour propager à grande échelle de fausses informations et de la haine."Ce qui pose souci, c'est que de l'information est détournée et les réseaux sociaux offrent une caisse de résonnance infinie à ces mensonges. On a communiqué sur la réalité de ce qui se trouve dans ces animations EVRAS et on continue à le faire. Lutter pas à pas contre ces fake news. Il ne s'agit évidemment pas de propager de la pornographie dans les écoles, d'éduquer des enfants à la théorie du genre. On ne fait pas des cours de masturbation dans les écoles. Vous savez, les animations EVRAS existent depuis des dizaines d'années ici à Charleroi. Elles sont données par des gens qui sont compétents, qui sont formés, et qui ont l'habitude de réceptionner les questions des enfants et d'y répondre pas à pas. Il n'y a rien de neuf par rapport à ça. Ce qui est neuf, c'est qu'on le généralise et que ça va être dans toutes les écoles en sixième primaire et en quatrième secondaire. Tout le reste, ce sont des théories du complot", déclare Caroline Désir.

C'est quoi, l'EVRAS ?

L'EVRAS est un guide de 300 pages qui contient des informations destinées à celles et ceux qui animeront les séances. Les séances seront données par des professionnels qui auront suivi une formation, prioritairement venant des centres de planning familial. Le principe est de partir des questions que posent les élèves. Cela est confirmé dans la circulaire de la ministre de l'Education, envoyée aux écoles: "Ces professionnels devront travailler au départ des questions des enfants, c'est-à-dire sans poser des questions à leur place et en tenant compte de leur âge et de leur développement psycho-affectif. Car on ne peut évidemment pas aborder les mêmes contenus à 5, 10 ou 16 ans".

Le document officiel précise aussi qu'il n'est "absolument pas question d'encourager une hypersexualisation chez les jeunes, de susciter une orientation sexuelle ou une identité de genre, ni de donner des cours de pratiques sexuelles".

L'idée est de protéger les enfants face à certains contenus, notamment sur les réseaux sociaux. Aussi, de les rassurer face à des situations inconfortables et de leur apprendre le respect de l'autre. 

Le texte a été voté dans les trois parlements concernés. Les premières séances se tiendront cette année, et chaque école organise son propre calendrier.

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