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"On n'est pas des assassins, nous": Salah Abdeslam et les autres accusés s'agitent lors d'une audience mouvementée

Les attentats perpétrés le 22 mars 2016 ne sont pas qu'une réaction aux bombardements de la Coalition internationale en Syrie : "l'objectif réel, c'est l'instauration de la charia dans le monde, écraser nos valeurs, c'est la haine de l'Occident, des autres". "C'est ça, le véritable projet de l'accusé Bilal El Makhoukhi", a assené mardi Me Olivia Venet, qui représente l'association de victimes Life4Brussels, devant la cour d'assises de Bruxelles.

Dans une ambiance houleuse, l'avocate a déroulé les éléments qui, pour la partie civile, doivent mener le jury à déclarer le septième accusé coupable de participation aux activités d'un groupe terroriste, d'assassinats et de tentatives d'assassinat dans un contexte terroriste.

La pénaliste a dressé le portrait d'une personnalité "inquiétante", qui n'a avoué que ce qu'il ne lui était plus possible de nier et encore complètement plongé "dans son idéologie salafiste". À sa mère, il avoue ses véritables motivations, a souligné Me Venet : après la Syrie, il continuera à combattre en Palestine et jusqu'à ce que la charia domine le monde. "C'est l'exact profil du terroriste djihadiste."

Tout tourne autour de lui, de sa famille, de son monde

L'avocate a ensuite renvoyé au rapport psychologique de l'accusé. "Il n'a aucune empathie et très peu de capacité d'introspection. Et ça m'a frappée, car encore aujourd'hui, alors que les parties civiles l'ont appelé à présenter des excuses ou regrets, il a été incapable de le faire." "Le seul moment où l'émotion a jailli, c'est quand on a parlé de sa mère : 'ne parlez pas de ma mère', a-t-il ordonné. Et les parents qui ont perdu des enfants, les enfants orphelins (du 22 mars 2016, NDLR), ça ne le touche pas ? Non, tout tourne autour de lui, de sa famille, de son monde."

Durant la plaidoirie, la présidente a dû intervenir à plusieurs reprises pour ramener le calme parmi les accusés. Le premier, Mohamed Abrini s'est agité alors que l'avocate citait une de ses déclarations. "Parlez d'El Makhoukhi", lui a-t-il enjoint. Bilal El Makhoukhi a, par la suite, traité Me Venet de "menteuse", lui reprochant de dépeindre les accusés en "monstres".

On n'est pas des assassins, nous

"C'est pas possible d'entendre ça", a, pour sa part, lancé Salah Abdeslam. "Ça fait six mois qu'on nous montre des images qui font froid dans le dos. Tous les jours, on entend : 'les assassins sont là, les assassins sont là', mais on n'est pas des assassins, nous."

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  • Deni total de culpabilité

  • Larguer des bombes sur des villageois innocents depuis un F16 est aussi de l’assassinat et une façon de semer la terreur. Même sur ordre des plastroneurs de la rue de la Loi, ceux-là mêmes qui ont importé cette violence ici par leur suivisme imbécile et qui ici et maintenant s’instituent juges en fermant les yeux sur leurs meurtrières turpitudes.

  • Faire exploser des bombes dans le but de tuer un maximum de personnes... Si ce ne sont pas des assassins, alors c'est quoi ?

  • Puisque ce n'est pas être assassin que de tuer des gens aveuglément, qu'on les rassemble dans un local et qu'on y fasse exploser une bombe.