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ENGIE et le gouvernement fédéral ont signé hier un accord en vue de la prolongation de la durée de vie opérationnelle des réacteurs nucléaires de Doel 4 et Tihange 3 pour dix ans, pour une capacité de production totale de 2GW. L'objectif est de redémarrer ces réacteurs en novembre 2026.
Cet accord prévoit d’engager immédiatement les études nécessaires pour obtenir les autorisations liées à cette prolongation. Concrètement, il s'agira de commencer l'étude d'incidences environnementales et celle liée à la sécurité de l'opération de prolongation qui doit être soumise à l'Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire.
Si on veut que ce soit prêt pour 2026, il faut commencer les travaux maintenant
L’accord fixe les contours de la création d’une structure juridique dédiée aux deux unités nucléaires prolongées, structure détenue à parité par l’État belge et ENGIE. Cela veut dire que les réacteurs seront cogérés par l’Etat et Engie qui se partageront les coûts et les bénéfices.
Le Premier ministre Alexander De Croo était l’invité de la matinale de Bel RTL. Au micro d’Antonio Solimando, il a explicité cet accord.
Le Premier ministre se félicite de cet accord qui va permettre de prolonger deux réacteurs et de lancer les études pour mener à bien cette opération mais il est conscient que tout n’est pas réglé : "Est-ce qu’avec ceci tout est décidé ? Non, il y a encore des éléments à préciser. Si on veut que ce soit prêt pour 2026, il faut commencer les travaux maintenant".
Concernant la date de novembre 2026, il n’y aucune garantie qu’on atteindra cette date, pas d’obligation de résultat pour ENGIE ? "Mais il y a une obligation de moyens. On parle d’une activité qui est quand même vraiment complexe".
Que faire s‘il y a des pannes à répétitions et que l’on doit postposer, on a besoin de cette électricité? "On doit tout mettre en œuvre du côté de l’Etat belge et d’ENGIE pour respecter cette date mais on doit faire le nécessaire pour avoir d’autres options".
Une participation dans les investissements et les profits
Concernant le coût, les travaux de mise en conformité seront-ils pris en charge par ENGIE ? "Non, nous sommes partenaires, nous participons dans les investissements et les profits. C’est ça qui est important. On a souvent dit que l’activité nucléaire était très rentable mais du côté du public belge on n’avait pas beaucoup de retour de ça".
Le Premier ministre rappelle aussi que cette activité nucléaire rentrera "dans un mix global avec beaucoup de renouvelable : les éoliennes terrestres et en mer du nord, il y aura encore du gaz. Ce sera un élément mais quand même une pièce angulaire de la stratégie".
En ce qui concerne la gestion des déchets nucléaires, combien cela va coûter réellement au contribuable belge ? Le ministre ne peut pas apporter de réponse précise en l’état : "Je ne peux pas déterminer ce montant tout seul, je ne suis pas un spécialiste. On a défini le cadre maintenant nos spécialistes ont besoin de quelques semaines, un mois pour faire ce calcul. Ce sera un montant énorme, des engagements pour des décennies qui vont au-delà de 2100. Je veux qu’on fasse cela bien".
La Belgique pourra également, à l'avenir, investir dans des petits réacteurs modulaires, ce sera prévu dans un accord ultérieur.