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"Oh mon Dieu!": Jean-Marc Nollet simule la réaction d'Engie confronté au prix pour traiter les déchets nucléaires

Mais où en sont les négociations avec Engie pour prolonger les centrales nucléaires et assurer le traitement des déchets nucléaires? Les discussions sont en cours depuis des mois, mais aucune fumée blanche à l'horizon. Jean-Marc Nollet a notamment été interrogé sur ce sujet par Pascal Vrebos. Le co-président d'Ecolo était son invité ce dimanche sur RTL TVI.

Pour rappel, le gouvernement fédéral et Engie étaient parvenus à un accord de principe pour prolonger deux réacteurs (Doel 4 et Tihange 3, les plus récents) pour dix ans à partir de novembre 2026.

Après cet accord de principe, il fallait trouver ce qu'on appelle un accord intermédiaire. Plusieurs sujets doivent être négociés. Le plus problématique concerne la gestion des déchets nucléaires. Selon l'accord de principe, il est prévu que les deux parties se mettent d'accord sur le coût de l'après-nucléaire, Engie exigeant qu'une facture définitive lui soit apportée.

Engie a provisionné 18 milliards d'euros pour prévoir la fin de vie des centrales. Sur cette somme, environ la moitié ne concerne que la partie démantèlement et ne vise pas à traiter les déchets. D'après plusieurs médias, Engie voudrait un plafond maximum. Une fois ce plafond dépassé, ce serait à l'Etat belge de couvrir les frais de gestion des déchets. Une solution qui ne convient pas au gouvernement, puisqu'aucune solution de traitement n'a encore été choisie. Cette solution risque de coûter cher aux contribuables belges si jamais la facture s'envole dans les années et décennies à venir.

Pascal Vrebos: Personne ne me répond vraiment, qu'est-ce qui se passe avec Engie? On a donné des ultimatums, 31 décembre, 15 mars, fin avril… On est maintenant à la mi-mai, on se moque de qui? Ou bien on rentre dans le machiavélisme, est-ce qu'Ecolo fait tout pour que ça rate?

Jean-Marc Nollet: Non, ça c'est n'importe quoi. Je vais vous expliquer ce qui se passe, mais d'abord vous rappeler que nous avons pris nos responsabilités en disant qu'on devait négocier avec Engie la prolongation de deux réacteurs. C'est notre engagement et nous avons l'habitude de respecter notre parole. Mais ce qui se passe aujourd'hui, c'est que les chiffres ont été mis sur la table. L'organisme qui va gérer les déchets a chiffré le coût. Et une fois que cette facture a été envoyée à Engie, Engie a fait "Oh mon Dieu! C'est ce montant-là?!" (ndlr: Jean-Marc Nollet simule une attitude de surprise en levant les bras au ciel). Mais oui, ça c'est le vrai coût du nucléaire monsieur Vrebos. Et aujourd'hui Engie nous propose beaucoup moins.

Pascal Vrebos: Donc c'est fichu?

Jean-Marc Nollet: Non, mais il y a une condition à la réussite de cette négociation. C'est le respect du principe de pollueur-payeur. Ce ne sont pas les Belges qui vont payer le coût des déchets nucléaires, c'est Engie. Et si Engie ne le paie pas dans le cadre des négociations, il devra le payer dans le cadre de la loi.

Pascal Vrebos: D'accord, mais l'hiver 2024, 25 et 26, Engie avait dit qu'à partir de fin mars ou fin avril, ce n'était plus possible d'acheter du combustible pour les centrales. Donc c'est fichu?!

Jean-Marc Nollet: Je souris parce que vous avez raison, ils avaient dit ça.

Pascal Vrebos: Donc ce sont des menteurs? Et le gouvernement, des amateurs?

Jean-Marc Nollet: Ni l'un, ni l'autre. Engie avait dit, effectivement, qu'il fallait absolument avoir un accord avant fin mars, parce qu'autrement, il n'y aurait plus de combustible nucléaire. Il se fait que dans le cadre de la négociation, Engie a prolongé sa réservation de combustible nucléaire jusque fin juin.

Pascal Vrebos: Vous avez l'air d'être au courant. Quand est-ce qu'il y aura une solution. Un accord, quand? À la Saint-Glinglin?

Jean-Marc Nollet: Pour ce qui me concerne, au plus vite. Mais à condition qu'on respecte le principe du pollueur-payeur. Parce que ce serait facile d'avoir un accord monsieur Vrebos. Si on signe les 14 milliards qui sont actuellement provisionnés en disant qu'il ne faut pas plus, on a un accord demain. Je ne veux pas que les Belges, après, doivent payer alors que c'est Engie qui est le pollueur. Bref, prendre plus de temps est pour moi pas un problème, alors que faire payer les Belges est un problème. C'est pour ça que ça traîne, mais la fin juin est un calendrier qui est atteignable.
 

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