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Anvers, plaque tournante pour le trafic de drogue: "La vente génère des profits énormes et une violence qu’on ne connaissait pas"

La ville d'Anvers est devenue une plaque tournante pour le trafic de drogue en Europe, particulièrement de cocaïne. D’ailleurs, les saisies de cocaïne n'ont jamais été aussi élevées. Le président du Tribunal de première instance de Namur, Christian De Valkeneer était l’invité du RTL INFO 13h. Ancien juge d'instruction à Bruxelles et procureur à Charleroi, il a commenté l’évolution de ce trafic.

Vous constatez que le nombre d'affaire liées à la drogue est en nette augmentation. Quelles en sont les causes, selon vous?

Les causes sont multiples. La vente de drogues rapporte beaucoup d’argent. On constate d’ailleurs qu’il y a eu une hausse très importante de la production de cocaïne depuis une quinzaine d’années. On a quasiment doublé la production de cocaïne dans le monde, on est passé de 1.000 tonnes à plus ou moins 2.000 tonnes. Donc, ce sont des quantités très importantes. Cela veut dire que l’augmentation de la production a entraîné une diminution du coût de la cocaïne ou d’autres types de stupéfiants et cela a eu effet sur la demande. Comme le prix est relativement faible, il y a davantage de personnes qui sont passées vers la consommation de cocaïne ou éventuellement d’autres drogues.

Est-ce que les méthodes des criminels ont aussi évolué?

Je pense que les méthodes ont évolué en termes de violences. Les enjeux financiers sont devenus de plus en plus important en matière de ventes de stupéfiants qui génèrent des profits énormes et une violence qu’on ne connaissait pas il y a une quinzaine d’années.

Quelles sont les armes de la justice pour éradiquer ce fléau?

Je pense qu’on est face à un problème très complexe à différents niveaux. D’une part un niveau d’ordre géopolitique, puisque l’essentiel de la production de cocaïne vient d’Amérique du Sud et face à ces problèmes géopolitiques, la Belgique a peu de moyens d’agir. Et en ce qui concerne la situation spécifiquement belge, c’est évidemment la conjonction de toute une série d’approches, d’abord une bonne coordination entre les niveaux fédéral et le niveau local, notamment des services de police. Un élément très important, c’est de travailleur au niveau des profits générés par le trafic de stupéfiants et donc quelque part de pouvoir développer une approche financière pour pouvoir saisir le produit de cette activité et d’agir aussi à ce niveau-là. Si cette activité devient moins intéressante, parce qu’il y a de fortes saisies d’argent, c’est clair qu’elle deviendra moins intéressante d’un point de vue financier.

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