La douceur de cet automne ne fait pas les affaires des producteurs de safran. Cette fleur a besoin d'un écart de température important entre le jour et la nuit. A Wasseiges, en province de Liège, le principal safranier de la région a même décidé de stopper la récolte il y a quelques jours.
A cette période de l'année, le champ de safran d'Eric devrait être bien plus fleuri. Mais les températures clémentes de la fin du mois d'octobre impactent la récolte.
"Nous avons décidé de ne plus récolter les fleurs maintenant parce qu'elles deviennent beaucoup trop petites et trop légères et ça c'est dû au réchauffement climatique. Pour que la fleur soit bien belle bien épanouie, il nous faut absolument dix degrés de différence entre le jour et la nuit. Ce qu'on a quasiment pas eu en octobre donc ce qui est un peu embêtant pour nous...", nous explique Eric.
Dans son champ, cette fleur est très précieuse.
"Les fleurs, on les cueille. Ensuite, on les rentre dans notre atelier. Les pétales, malheureusement, on n'en fait rien. On garde juste la partie rouge qui est ici ( au coeur de la fleur), donc ça c'est la partie qui est vraiment le safran...", nous montre Eric.
Mais cette fleur se fait rare... à tel point qu'il a décidé d'interrompre la récole 7 jours plus tôt que les autres années. Il y avait trop peu de fleurs pour que les journées soit rentables.
Et Eric Léonard de développer: "On a une grande surface donc c'est moins dramatique. On a toujours un bon rendement mais pour des petites safranières, ça peut causer des problèmes dans les années à venir..."
S'ajoute à cela un autre problème en cette période compliquée d'un point de vue économique: le safran à moins de succès.
"Le safran se veut commercialiser à 34.000 euros le kilo, mais nous n'en utilisons que que très peu dans la cuisine ou pour la santé. Les gens, en temps de crise, donnent priorité quand même aux produits consommables immédiatement", estime Eric Léonard.
Sur le long terme, les températures élevées de l' automne et la situation économique pourraient compromettre la rentabilité des plus petites exploitations.
