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La justice suspend encore l'expulsion d'un Iranien demandeur d'asile: pourquoi les autorités s'obstinent malgré la répression en Iran?

Pour la troisième fois en trois jours, l'expulsion d'un des ressortissants iraniens du centre fermé de Steenokkerzeel a été suspendue in extremis. Les autorités belges semblent obstinées à vouloir renvoyer ces Iraniens dans leur pays malgré les troubles et la répression qui secouent l'Iran. Pour quelle raison?

C’est un avocat exaspéré que nous rencontrons ce dimanche. Pour le troisième jour consécutif, il doit tout mettre en œuvre pour empêcher l’expulsion de ses clients du territoire belge vers l’Iran. "Alors qu'hier ils nous promettaient que c'était interrompu, qu'il n'y avait plus d'expulsion, et de nouveau on l'amène à l'aéroport maintenant. Il faut que ça s'arrête", confie Guillaume Lys.

Ils risquent des mauvais traitements, des arrestations, voire la torture ou des exécutions

Ces trois iraniens seraient-ils victimes d’un acharnement orchestré par les autorités? Depuis novembre, ils sont enfermés au centre de Steenokkerzeel, les trois hommes ont participé à des manifestations en Iran contre le régime de Téhéran. Après avoir été dénoncés, ils affirment craindre  pour leur vie et demandent l’asile en Belgique. Le statut leur est refusé. 

Pour le président d’Amnesty International, les renvoyer dans leur pays serait suicidaire. "C'est beaucoup trop dangereux. Ils risquent des mauvais traitements, des arrestations, voire la torture ou des exécutions", indique Philippe Hensmans.

On est peut-être en train d'être victime d'autres choses

Le danger est d’autant plus présent que l’affaire est désormais médiatisée en Iran. La justice décide en urgence de suspendre l’expulsion pour l’un des ressortissants, tandis que l’Office des étrangers poursuit la procédure de renvoi pour les deux autres. Une situation incompréhensible. "C'est dégoûtant. C'est vraiment dégoûtant", confie Guillaume Lys. "J'ai l'impression qu'il y a un contexte qui nous dépasse, et qu'on est peut-être en train d'être victime d'autres choses, de dossiers qui, peut-être, ne sont pas les nôtres", ajoute l'avocat.

Un dossier, comme peut-être celui d’Olivier Vandecasteele, ce Belge détenu dans les geôle en Iran, dont la situation préoccupe le gouvernement.

La secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration nie tout lien entre les deux affaires. "Il n'y a jamais un lien entre ça", nous disait-elle le 23 janvier.

La secrétaire d'Etat veut montrer sa fermeté?

"Je pense que ça que ça correspond surtout à la volonté politique dont veut faire preuve aujourd'hui notre secrétaire d'Etat à l'Asile et la Migration. C'est de dire, regardez comme nous sommes forts, comme nous réagissons de façon ferme par rapport aux personnes qui viennent en Belgique demander l'asile", réagit le président d'Amnesty International.

Les trois Iraniens seront entendus ce lundi par la justice. Elle devra décider d’une éventuelle mise en liberté.
 

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