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La situation en Chine risque-t-elle de nous ramener deux ans en arrière? L'analyse de l'épidémiologiste sur l'évolution du covid

La situation en Chine inquiète de plus en plus. Le nombre de cas Covid repart à la hausse dans ce pays, alors qu'il autorise à nouveau les voyages à l'étranger. Les experts sanitaires des Etats-membres de l'Union européenne sont réunis depuis 15h ce mercredi pour décider si, oui ou non, l'Europe va rendre obligatoire les tests Covid pour les voyageurs en provenance de l'Europe. 

D'après l'organisation mondiale de la santé (OMS), les statistiques publiées par la Chine sont en décalage avec la reprise épidémique dans le pays. Les chiffres seraient en deçà de la réalité, notamment en termes d'hospitalisations et de décès. Alors pour nous éclairer dans ce dossier, l'épidémiologiste Simon Dellicour était présent sur le plateau du RTL INFO 19h. Sommes-nous dans une situation similaire qu'en 2020, avec une menace potentielle en provenance de Chine sans information précise de la part du pays ? Pour cet épidémiologiste, non. La situation est "fort heureusement" assez différente de 2020.

"Premièrement parce que, ces trois dernières années, le virus a massivement circulé chez nous en Europe. Et deuxièmement, il y a aussi eu une campagne de vaccination très importante en Europe. La combinaison de ces deux phénomènes, c'est qu'on a une protection contre les formes graves sur le territoire européen assez importante. Ce qui veut dire que, malgré un certain taux de circulation du virus, on a beaucoup moins de personnes qui vont se retrouver hospitalisées à cause de ce virus", explique Simon Dellicour.

Cette fois-ci, nous ne trouvons donc plus dans une situation où la population risque facilement d'être affecté et de développer des symptômes importants. Ces nouveaux variants ne représentent donc pas vraiment une menace pour l'Europe. Mais alors pourquoi réinstaurer des tests systématiques aux ressortissants chinois? Selon Simon Dellicour, le bénéfice de tels tests systématiques risque en effet d'être un peu limité. "A part s'ils sont effectivement combinés avec ce qu'on appelle de la surveillance génomiques, c'est-à-dire de séquencer un certain nombre de ce virus pour obtenir leur génome et identifier les variants", dit-il. La Chine est en effet une "tache aveugle" en termes de surveillance génomique. "On a une idée moins précise des variants qui sont en circulation là-bas."

Mais ces derniers jours, la Chine a justement communiqué sur les variants qui sont en circulation. Des données ont été mises en ligne et "on a la confirmation que les variants qui sont actuellement en circulation en Chine correspondent à des variants qui sont déjà en circulation chez nous et qui sont en fait de sous-variant d'omicron, qu'on connaît assez bien ici."

La situation aussi inquiétante aux USA

A coté de la Chine, les autorités sanitaires observent aussi ce qui se passe aux Etats-Unis. Une nouvelle variante du virus a fait son apparition. Le sous-variant XBB.1.5. représente plus de 40% des virus détectés sur le sol américain. Un chiffre qui grimpe à 70% à New York. Même s'il semble très contagieux, rien n'indique pour l'instant qu'il provoquerait des symptômes plus forts que ce qu'on connaît déjà. 

XBB.1.5. est la combinaison de sous-variants Omicron existants. Les deux circulaient en Belgique en mars dernier. Il a déjà été détecté chez nous : on dénombre 2 cas en Belgique, mais il y a sûrement plus. Il se partage plus vite et plus facilement mais il n'est plus dangereux que ses ancêtres. Il ne faut donc pas s'en inquiéter. 

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