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Ce vendredi, le secteur des titres-services manifeste à Bruxelles. Le malaise est de plus en plus grand, tant pour les employés qui souhaitent être mieux rémunérés, que pour le patronat qui ne cesse de voir ses coûts augmenter.
Depuis 5 ans et demi, Ana est aide-ménagère. Elle preste 8 heures par jour et gagne environ 14€ brut de l'heure. Un salaire qui, selon elle, est insuffisant: "Pour se permettre des loisirs et avoir toutes les factures payées, il faut jongler."
Aujourd'hui, une aide-ménagère qui débute gagne près de 13€ brut de l'heure. Et pour les entreprises de titres-services, augmenter les salaires est devenu compliqué. "Il y a de moins en moins de marge pour le faire correctement", déplore une gérante.
Une hausse des coûts salariaux pas suffisamment compensée par l'intervention des pouvoirs publics et des particuliers. C'est ce que dénonce la fédération prestataires de services.
"Aujourd’hui, le fond social pour les intérimaires est dans une situation délicate: il dépense plus qu'il ne reçoit de moyens financiers. Comme pour un ménage ou un indépendant, on ne peut pas tenir une situation comme ça très longtemps. La dénonciation a pour objectif de forcer tous les partenaires à revenir autour de la table", avance Arnaud Le Grelle de Federgon.
Face à cette pression financière, la fédération dénonce aussi la prime de fin d'année et le complément versé en cas de chômage économique, ce qui fait bondir le camp syndical: "On est dans un problème d'arrogance patronale où il n'y a pas de volonté de se concerter. Pour les patrons, la seule chose à laquelle les syndicats devraient servir, c'est d'aller avec eux voir le monde politique, demander de l'argent et de les laisser faire avec l'argent. Ça, on ne le fera jamais", lance Sébastien Dupanloup, secrétaire permanent FGTB.
Mais la fédération se veut rassurante: les primes de fin d'année seront garanties pour fin d'année 2024. Les syndicats n'y croient pas. Ils feront grève ce vendredi à Bruxelles.
