Nouvel appel au don de sang. L'état des stocks est critique, surtout ceux du groupe O. A Charleroi, par exemple, le centre de transfusion ne peut répondre qu'à la moitié des demandes. Une situation qui a des répercussions concrètes dans les hôpitaux.
Jean-Marie en est à son 200e don de sang. Tous les trois mois, ce pensionné se rend dans un centre de transfusion à Gilly (en province de Hainaut). "Cela sauve des vies. Il faut y penser car cela peut nous arriver, qu'on en ait besoin et que d'autres personnes ont donné", confie-t-il.
Un prélèvement qui n'excède pas plus de 12 minutes. Pourtant, Jean-Marie fait partie d'une minorité. En Belgique, moins d'une personnes sur dix donne du sang. Dans le centre de Gilly, la chambre froide dispose de 110 poches et pour pouvoir répondre correctement aux demandes, il faudrait au minimum en avoir deux fois plus. "Il y a deux raisons principales. Au niveau de l'apport des collectes, on a remarqué qu'il y en avait un peu moins au cours de ces dernières semaines. Additionné au fait que certains hôpitaux ont augmenté un peu leurs demandes", explique Sophie Druart, la responsable communication du département collecte de l'ASBL Don de Sang.
Une pénurie qui touche principalement le groupe O. Lorsque les stocks des autres groupes de sang sont faibles, c'est dans les réserves du groupe O que les hôpitaux vont puiser. Dans cet hôpital à Gilly, pour faire face à cette situation, il a fallu faire des choix. "Cela veut dire que des patients qui sont négatifs, on va se permettre de les transfuser en positif, ce qu'on ne fait pas habituellement. C'est une façon d'économiser le sang O négatif, c'est une des posibilités. Les autres possibilités sont de postposer des interventions, mais on évite de les postposer", indique Stéphane Eeckhoudt, le directeur de la banque de sang au Grand Hôpital de Charleroi.
Une solution de dernier recours que l'hôpital n'a pas encore dû appliquer. Dans une clinique de Gosselies, la situation est semblable. Un mot d'ordre: économie.
"Certains patients ont besoin de la transfusion alors que d'autres moins. Quelqu'un qui a une insufisante cardiaque ou une insufisance respiratoire va avoir besoin de sang impérativement, que quelqu'un qui se porte bien peut aller plus loin en hémoglobine", ajoute Patrick Vankerkhoven, le directeur adjoint du laboratoire de la clinique Notre-Dame de Grâce.
Une pénurie qui ne touche pas seulement la région de Charleroi, mais bien toute la Belgique.

A une époque tous les fonctionnaires qui donnaient du sang avaient une demi journée de congé et on ne manquait pas de sang. Un futé a supprime le congé depuis il y a toujours des pénuries