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Les supermarchés et dépôts perturbés ce mercredi en raison d'une grève: "Il faut qu'ils se battent"

Un grand nombre de dépôts de supermarchés seront à l'arrêt ce mercredi avec des blocages multiples. Les syndicats organisent effectivement deux jours de grève qui ont lieu aujourd'hui et mercredi prochain. Par conséquence; les supermarchés seront eux aussi impactés.

Les négociations autour d'une prime pouvoir d'achat dans le commerce alimentaire sont dans l'impasse pour les dépôts de supermarchés.  À défaut d’une hausse des salaires, le gouvernement a autorisé, pour la période 2023-2024, les employeurs à verser une prime à leurs travailleurs si l’entreprise était en bénéfices.

250€ de primes réclamés

Selon le front commun syndical, les employeurs ne proposent que "des cacahuètes", c’est-à-dire, selon leurs calculs, une prime de 75 euros pour deux ans, revenant à 6 euros par mois. Bien loin des 250 € réclamés pour l'ensemble du personnel, ainsi qu'une consultation supplémentaire au niveau de l'entreprise.

Les syndicats mettent par ailleurs en garde les employeurs en rappelant qu'on n'est plus très loin des fêtes de fin d'année. "Pas de prime pour les travailleurs, pas de fête pour les employeurs", promettent-ils. Selon les syndicats, les négociations patinent depuis septembre et "les employeurs restent sourds aux demandes des travailleurs".

"On est dans une période où on travaille quasiment à flux tendu, donc quand il y a un arrêt de travail d'une journée, ça peut avoir des répercussions importantes pour les pour approvisionnements des magasins. On est en période de Saint-Nicolas et de Noël, c'est la période où les entreprises font 30% de leur chiffre annuel", nous explique Tanguy Cornu, co-président de la FGTB Horval (Horeca et Alimentation). "Il faut être très clair: on a voulu négocier des choses qui sont raisonnables, à partir du 31 on n'aura plus de prime donc à partir du 31, il n'y aura plus de paix sociale". 

Des marges faibles

Ces négociations entre employeurs et syndicats sont donc toujours au point mort. Les supermarchés, dans une situation déjà délicate, regrettent pour certaines les actions annoncées. Selon eux, c'est tout à fait déraisonnable et très inopportun. "Selon les chiffres officiels, la marge bénéficiaire des supermarchés belges est tombée l'année dernière à un niveau historiquement bas de 1,29%. Quiconque menace maintenant de mener des actions compromet l'avenir de nos supermarchés", selon Comeos. La fédération se dit, par ailleurs, confiante quant à la conclusion d'un accord.

La situation au dépôt Colruyt d'Ollignies

Le dépôt d'Ollignies est bloqué depuis ce mardi 22h. Ce matin, encore, la situation était compliquée et les entrées bloquées. "On laisse rentrer tous les camions, on laisse rentrer tout le monde, mais les camions ne sortent pas pour que l'action d'aujourd'hui ait un impact sur Colruyt", explique Grégory, préparateur de commandes et délégué syndical FGTB .

Les camionneurs sont donc prévenus: ils devront attendre minimum 4 heures pour pouvoir ressortir, exceptés ceux qui reviennent de nuit. "Ils m'ont dit que je pouvais rentrer, mais qu'ils ne savaient pas quand j'allais ressortir. Ils m'ont expliqué pourquoi ils font grève : les salaires n'augmentent pas", s'exprime l'un d'entre eux au micro de RTL info. "Attendre, ce n'est pas grave. Il faut qu'ils se battent aussi, sinon ils n'auront pas ce qu'ils veulent. On ne m'a pas dit quand je pourrai ressortir. Il n'y a pas de temps défini."

La situation ne présente aucun signe d'énervement, aucun souci et beaucoup de compréhension parmi les travailleurs, assure-t-on chez FGTB. 

Où se trouvent les autres blocages?

Chez Aldi, l'ACV signale des actions dans les centres de distribution de Heusden-Zolder, Turnhout, Zemst, Roulers et Villeroux. À Heusden et Turnhout, les piquets de grève ne sont pas nécessaires tandis que sur les autres sites, il y a des barrages filtrants et les syndicats distribuent des tracts.

Il y a également des blocages au dépôt de Colruyt à Hal. Au centre de distribution Spar - qui fait également partie du groupe Colruyt - à Malines, le travail se poursuit, mais des réunions du personnel s'y déroulent.    

Au centre de distribution de Delhaize à Zellik, il y a beaucoup de grévistes, selon M. Rosseel, et il n'est donc pas nécessaire de procéder à des blocages. Au dépôt de Ninove de la chaîne de supermarchés, les travailleurs sont en grève, mais des réunions du personnel y ont également lieu et des tracts sont distribués.  

Les négociations autour d'une prime pouvoir d'achat dans le commerce alimentaire sont dans l'impasse et un préavis de grève est en cours dans le secteur depuis un certain temps. Les syndicats organisent donc deux jours de grève le 15 et le 22 novembre.  

Les syndicats réclament une prime pouvoir d'achat de 250 euros pour l'ensemble du personnel, ainsi qu'une consultation supplémentaire au niveau de l'entreprise. La proposition des employeurs s'élèverait à moins de 150 euros pour deux tiers des travailleurs, selon les syndicats.


 

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Commentaires

4 commentaires

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  • Réclamer, c'est tout ce que les syndicats savent faire ! Encourager les gens à travailler mieux, ça ils ne connaissent pas ! En attendant, ce sont les consommateurs qui vont encore payer, via des augmentations de prix, les diverses primes et les pertes occasionnées par les grèves.

    roger rabbit
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  • Et si certains raleurs la fermer un peu

    Alain Schmit
  • Il est étrange de constater que les grèves, c'est toujours en fin d'année, au moment des fêtes, et que c'est plus fréquent en période pré-électorale. Est-il normal qu'un syndicat affiche une couleur politique ?

    roger rabbit
     Répondre
  • J'appelle ça du terrorisme syndical. Et le résultat sera une diminution du pouvoir d'achat des citoyens, y compris d'ailleurs pour les grévistes ! A quand une réaction forte des Autorités contre ce terrorisme ?

    J B
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